François Hollande a fixé lundi matin comme "objectif" le maintien des activités ferroviaires d'Alstom à Belfort, lors d'une réunion de crise à l'Elysée sur l'avenir du groupe, dont l'Etat est actionnaire minoritaire, a déclaré le ministre de l'Economie Michel Sapin.
"Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu'à Belfort les activités ferroviaires d'Alstom soient maintenues", a déclaré Michel Sapin sur le perron du palais présidentiel à l'issue de cette réunion, convoquée cinq jours après l'annonce par le groupe de l'arrêt de sa production de trains sur son site historique en Franche-Comté. Cette décision, qui a provoqué un choc dans la région, menace plus de 400 emplois.
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"C'est à cet objectif-là que nous allons travailler avec les élus, les organisations syndicales, la direction d'Alstom et l'ensemble de ceux qui, en capacité de passer un certain de commandes en France, peuvent permettre d'assurer le plan de charge qui permettra de sauver les activités ferroviaires d'Alstom à Belfort", a-t-il enchaîné.
Une semaine décisive pour l'avenir du site
Toujours selon le ministre de l'Economie, ce "début de semaine sera décisif en termes de rencontres, de concertations, de décisions pour l'avenir du site de Belfort d'Alstom". "Un objectif et un seul", selon lui: "Redonner de l'espoir aux salariés", "du travail pour ceux qui aujourd'hui sont inquiets pour leur avenir".
Michel Sapin a de nouveau condamné la façon "inadmissible" avec laquelle la direction d'Alstom a annoncé la fermeture de son site de Belfort, berceau historique du groupe. Le Premier ministre Manuel Valls, Michel Sapin, le secrétaire d'État à l'Industrie Christophe Sirugue et le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies ont également participé à cette réunion d'une heure présidée par le chef de l'Etat.
#Alstom > @fhollande a fixé un "objectif", le maintien des activités de #Belfort (Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances)
— iTELE (@itele) 12 septembre 2016
Le commissaire aux participations de l'Etat, Martin Vial, était également présent, l'Etat possédant 20% des droits de vote au sein du conseil d'administration d'Alstom. Manuel Valls avait déjà dénoncé dimanche la méthode "inacceptable" employée par le groupe, assurant que le gouvernement pouvait "encore sauver Alstom, à condition que les dirigeants (de l'entreprise) jouent pleinement leur rôle".
Le constructeur ferroviaire, qui aligne les mégacontrats à l'étranger mais est confronté à une pénurie de commandes en France, a annoncé mercredi l'arrêt de la production de locomotives à Belfort, site qui sera "transféré" à Reichshoffen, en Alsace, d'ici à 2018. Alstom s'est toutefois engagé à soumettre aux salariés concernés "une proposition de transfert" vers d'autres sites.
Pour l'exécutif, il est hors de question d'entériner un tel scénario à quelques mois de la présidentielle de mai 2017. Déjà convoqué jeudi à Bercy, le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge s'était vu imposer par MM. Sapin et Sirugue "une phase de négociation".