Après deux mois décevants, le gouvernement dévoile mercredi le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi à fin juillet, en espérant renouer avec la dynamique du début d'année et voir le chômage repartir à la baisse.
Après de fortes baisses début 2016, le chômage est reparti légèrement à la hausse en mai (+9.200) et juin (+5.400). Mais malgré ce ressac, l'indicateur restait dans le vert en tendance, que ce soit sur les six premiers mois de l'année (-54.800, -1,5%) ou sur un an (-24.600, -0,7%)
Fin juin, Pôle emploi recensait 3,53 millions de chômeurs en métropole, 5,73 millions en incluant les Outre-mer et les demandeurs d'emploi ayant exercé une petite activité. Sur le mois, la situation s'est dégradée aussi bien pour les jeunes que pour les seniors.
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Fait notable, les derniers mois ont été marqués par les premiers effets statistiques du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi, annoncé en janvier par François Hollande.
En juin, la catégorie D de Pôle emploi, qui rassemble les personnes en formation, a atteint un niveau record, dépassant pour la première fois les 300.000 personnes. Sur la période, près de 90.000 sont sorties des catégories A, B, et C, les plus commentées, pour entrer en formation ; elles étaient auparavant entre 40.000 et 50.000 chaque mois. Cela s'est toutefois avéré insuffisant pour maintenir les chiffres de Pôle emploi dans le vert.
Mais ce n'est pas le seul indicateur à avoir flanché au deuxième trimestre: entre avril et juin, le croissance a calé, les embauches ont reculé de 2,2% et les créations d'emplois ont ralenti (+24.100 après quatre trimestres autour de +40.000). Selon des économistes, cette pause ne serait cependant qu'un "ajustement", un "mouvement correctif" après un premier trimestre exceptionnel.
"Pas de bol"
Un indicateur n'incite pourtant pas à l'optimisme, il s'agit de l'emploi intérimaire, qui a légèrement reculé au premier semestre, après une belle année 2015. Ce secteur est réputé précurseur des évolutions de l'emploi.
En revanche, une autre statistique donne des raisons d'espérer: le taux de chômage de l'Insee. Celui-ci a baissé sensiblement au deuxième trimestre (-0,3 point), pour s'établir à 9,6% de la population active en métropole et 9,9% en France entière, ses plus bas niveaux depuis 2012.
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La divergence entre Pôle emploi et l'Insee s'explique par le fait qu'ils ne mesurent pas le chômage de la même manière: le premier comptabilise les inscrits sur ses listes, le second réalise une enquête auprès de 110.000 personnes.
Si le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a augmenté d'environ 600.000 personnes depuis l'élection de François Hollande, au sens de l'Insee, il est presque revenu à son niveau du début de mandat (9,3% en métropole, 9,7% avec l'Outre-mer).
Le chef de l'Etat, qui a souvent promis d'inverser la courbe, a conditionné à une baisse "crédible" du chômage en 2016 son éventuelle candidature à un second mandat, sans toutefois préciser sur quel indicateur il se baserait. Le président doit annoncer sa décision à la fin de l'année.
Le président estime ne pas avoir "eu de bol" sur le front du chômage, selon des propos rapportés dans un livre des journalistes Antonin André et Karim Rissouli publié vendredi dernier. "En même temps, j'aurais pu gagner", ajoute-t-il.