En proposant des sous-vêtements fabriqués entièrement dans l’Hexagone, l'entreprise tricolore est devenue, en seulement quatre ans, l’un des porte-étendards du savoir-faire «made in France».
«Le changement de slip, c’est maintenant.» En mars 2012, en pleine campagne présidentielle, une jeune entreprise, âgée de seulement quelques mois, faisait le buzz en détournant les slogans des candidats. Son but : mettre la lumière sur ses sous-vêtements 100 % «made in France». A peine trois ans plus tard, Le Slip Français a vendu plus de 100 000 exemplaires, a conquis plusieurs pays étrangers, et surtout, est devenu un des porte-drapeaux du savoir-faire à la française. Pourtant, pour son fondateur Guillaume Gibault, tout est parti d’un pari entre amis.
Comment l’idée du Slip Français vous est-elle venue ?
C’était un peu par hasard, comme souvent les bonnes choses dans la vie. Je sortais d’HEC, et je voulais monter ma boîte. En grand fan de Vuitton et d’Hermès, qui sont de grandes réussites françaises, je voulais me lancer dans le textile, et j’étais persuadé qu’on pouvait faire quelque chose d’innovant dans les sous-vêtements. Un ami m’a alors dit que c’était impossible de vendre des slips, alors j’ai accepté le pari.
Quelle importance a le «made in France» pour vous ?
Je ne suis pas le chevalier blanc du «made in France», mais il existe une véritable renommée dans le textile, dans le luxe. Nos artisans ont un véritable savoir-faire. Et lorsque l’on travaille dans le textile, c’est une sorte de pied de nez de fabriquer en France et de vendre à l’étranger, en particulier en Asie.
Pourtant, c’est un véritable défi sur le plan économique…
Fabriquer en France coûte deux fois, trois fois, voire cinq fois plus cher que de fabriquer à l’étranger. Mais il existe un vrai marché. Les gens ont pris conscience de ce que les prix bas impliquaient, et font désormais attention à la provenance des produits.
Ce qui caractérise votre marque, c’est aussi votre marketing…
Notre projet ne s’arrête pas au «made in France». La dimension innovante, moderne, était essentielle pour nous. C’est pour cela que nous sommes très présents sur les réseaux sociaux. On collabore beaucoup avec d’autres marques, on fait appel au crowdfunding (financement participatif), etc. Il est important d’inventer de nouvelles stratégies pour justifier le prix.
Que diriez-vous aux jeunes qui veulent monter leur propre boîte en France ?
Cela peut faire peur. Mais les artisans français possèdent un savoir-faire unique. De plus, lorsque l’on se lance, c’est important d’être proche de ses fournisseurs, de ses clients. Et en France, tout est accessible grâce au TGV, une très belle réussite française.