Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a insisté jeudi sur "les décisions lourdes" à prendre "d'ici à la fin de l'année" par la Grèce pour bénéficier de l'aide des créanciers, dans un entretien à l'AFP.
"Il y a des défis, il y aura des décisions lourdes à prendre d'ici à la fin de l'année", a déclaré M. Moscovici, qui doit se rendre mardi et mercredi à Athènes.
La Grèce, à court d'argent, est en attente d'une tranche de 2 milliards d'euros du nouveau prêt international de 86 milliards d'euros, consenti sur trois ans en juillet, en échange de la mise en oeuvre de réformes structurelles et d'une consolidation budgétaire.
Un climat de confiance et de coopération
"Depuis le mois de juillet nous travaillons dans un climat de confiance et de coopération sans doute inédit entre un gouvernement grec et les institutions européennes depuis le début de la crise grecque", s'est néanmoins félicité le commissaire européen.
"Cela ne veut pas dire que tout est facile, il y a des sujets compliqués, il y a des défis (...), mais je constate une volonté partagée de travailler ensemble", a-t-il ajouté.
M. Moscovici a insisté sur la mise en oeuvre des mesures réclamées par les créanciers avant le déboursement des deux milliards d'euros attendus par Athènes.
"Le préalable, c'est que les mesures soient prises, c'est la raison pour laquelle il est important qu'elles le soient, et que la semaine prochaine soit une semaine de clarification à cet égard", a-t-il avancé.
Au cours de sa visite, M. Moscovici doit notamment s'entretenir avec le Premier ministre de gauche Alexis Tsipras et le ministre des Finances Euclide Tsakalotos.
Un deuxième train de mesures
La Grèce s'apprête à adopter d'ici à début novembre un deuxième train de mesures pour compléter les "mesures préliminaires" qui lui sont réclamées pour le déboursement de la tranche de deux milliards d'euros, suivi d'un milliard supplémentaire.
Le projet de loi qui sera soumis au Parlement grec doit inclure une réforme du système des retraites, avec de nouvelles coupes dans les pensions, et des mesures de dérégulation du secteur des pharmacies. Il pourrait aussi réduire la protection contre les saisies de leur résidence principale dont jouissent les ménages endettés.