Le constructeur italien Ferrari a fait son entrée à la bourse de Wall Street ce 21 octobre. Cela va lui permettre de lever des fonds auprès des investisseurs et d’augmenter son indépendance avec le groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA) à qui il appartient à 90%.
Cette entrée en Bourse, sur une cotation de 52 dollars par action, est très attendue par les marchés financiers et en Italie et devrait rapporter à Ferrari près de 900 millions de dollars. Elle constitue une nouvelle étape dans l’histoire de la marque au cheval cabré, qui possède cet emblème en référence au pilote de chasse italien Francesco Barracca qui l’arborait sur son avion durant la Première Guerre Mondiale.
Une riche histoire
Depuis sa création en 1947 par Enzo Ferrari, le constructeur automobile, basé à Maranello, a toujours cherché à innover. Sa première voiture de course, la Ferrari 125 S, débarque sur les circuits avec un moteur V12, ce qui était très rare après-guerre. Enzo Ferrari expliquait que le bruit de ce moteur représentait « l’interprétation italienne d’une mécanique raffinée ».
En plus de l’esthétique, la voiture est efficace et remporte sa première course dès le 25 mai 1947. C’est le début d’une longue série de succès. Dès 1948, Ferrari décline ses véhicules de compétition sur la route avec la 166 MM. Elle permet à Ferrari de devenir constructeur de routières GT.
Les années 1950 marquent un premier tournant dans l’histoire de la marque. Sur le plan esthétique, Enzo Ferrari, plus soucieux des moteurs qui équipent ses véhicules, décident de s’associer au designer Pininfarina. La collaboration entre ces deux noms mythiques ne s’arrêtera qu’en 2013 avec la présentation de la Ferrari F150, entièrement designée par le centre style de Ferrari. Entretemps la Ferrari 250 GTO et la Ferrari 250 Testa Rossa vont faire rêver les passionnés dans le monde entier.
Passage à vide puis renaissance
En 1950 la Scuderia Ferrari, la branche compétition de la marque, effectue ses premiers tours sur les Grands Prix de Formule 1. Si les premiers succès ne se font pas attendre (premier titre de champion du monde des pilotes en 1956), cette double casquette coûte énormément d’argent au constructeur automobile italien. Conséquence, le 18 juin 1969, Enzo Ferrari vend 50% des parts de sa société à Gianni Agnelli, patron du groupe FIAT. L’accord prévoit que 40% supplémentaire reviendront au groupe turinois à la mort d’Enzo Ferrari, qui survient le 14 août 1988.
Dans les années 1990, Ferrari connaît un passage à vide. On reproche à ses voitures leur manque de confort malgré une mécanique toujours aussi soignée.
Les années 2000, marquées par l’hégémonie de Michael Schumacher en Formule 1 (5 titres de champion du monde sous les couleurs de la Scuderia), permettent à l’entreprise de redorer son blason et d’augmenter son nombre de véhicules vendus. L’entreprise renoue avec les bénéfices.
Aujourd’hui, cette entrée en Bourse doit permettre à Ferrari, et au groupe FCA, de sortir plus de véhicules des usines tout en continuant de refuser la production de séries.