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Croissance : 2015 sous le signe du rebond ?

Au-delà des chiffres, une reprise ne peut s’appuyer que sur la confiance des acteurs économiques.[ARCHIVES AFP]

Après une année 2014 marquée par une faible croissance et un chômage record, plusieurs indicateurs économiques redonnent de l’espoir.

 

Serait-ce la lumière au bout du tunnel ? Depuis plusieurs semaines, les indicateurs économiques semblent repasser, sinon au vert, tout du moins à l’orange.

Dernier en date : l’Insee a annoncé hier un rebond de la production industrielle de 1,5 % en décem­bre dernier, après deux mois de baisse consécutifs. A l’aune de ces chiffres plus optimistes, 2015 pourrait être l’année de la reprise.

 

La croissance repart

Les prévisions de la Banque de France, dévoilées lundi, ont conforté les partisans d’une inversion cette année. L’institution table sur une croissance de 0,4 % au premier trimestre, après une stagnation fin 2014 (0,1 %). Une progression qui valide les objectifs de l’exécutif, fixés à 1 % cette année.

Et la Banque de France n’est pas la seule à adouber les anticipations de Paris : la Commission européenne a annoncé la semaine dernière qu’elle relevait ses prévisions de croissance pour 2015, jusqu’ici de 0,7 %, à 1%.

Cette embellie repose sur des signaux positifs, comme la baisse de l’euro. Après avoir flirté avec un taux de change de 1,40 dollar l’an dernier, la monnaie unique européenne est repassée sous la barre des 1,20 dollar.

 

Confiance essentielle

Un repli qui "permet aux entreprises françaises d’exporter plus, et aux producteurs nationaux d’être plus compétitifs", souligne l’économiste Marc Touati, auteur de Guérir la France : la thérapie de choc (éd. du Moment). Le recul des prix des matières premières et du pétrole est aussi une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises. Enfin, les taux d’intérêt toujours faibles dont bénéficie la France lui permettent d’investir. 

Au-delà des chiffres, une reprise ne peut s’appuyer que sur la confiance des acteurs économiques. En la matière, l’exécutif mise sur plusieurs dispositifs : l’entrée en vigueur du pacte de responsabilité et la poursuite du crédit d’impôt compétitivité et emploi (CICE) doivent alléger les charges des entreprises, tandis que la loi Macron, actuellement examinée à l’Assemblée, a été pensée pour "libérer" l’activité.

 

La prudence reste de mise

Dans ce contexte, le gouvernement s’est laissé aller à un peu d’optimisme. Hier matin, le ministre du Travail, François Rebsamen, disait "espérer" une baisse du chômage "à la fin de l’année".

La semaine dernière, c’était le Premier ministre, Manuel Valls, qui estimait que la France pourrait "sans doute" faire mieux que le 1% de croissance en 2015. Mais l’exécutif reste prudent.

"Les améliorations conjoncturelles mettent six à neuf mois avant d’agir sur l’activité", explique Marc Touati. Il faudra donc être patient. En outre, si toute amélioration est bonne à prendre, l’heure de la reprise durable n’a pas encore sonné.

 

Incertitudes

Les prévisions de croissance restent insuffisantes pour laisser entrevoir une baisse du chômage et l’inactivité pèse inévitablement sur la consommation des ménages.

Sans compter que les 21 milliards d’euros d’économies prévues dans le budget 2015, comprenant notamment une baisse des dotations aux collectivités locales, pourraient peser sur l’activité. Une embellie, donc, qui reste à confirmer.

 

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