Emmanuel Macron a encore provoqué de l'indignation à gauche, mais aussi au FN, qui a fustigé le "dieu fric", en souhaitant que des jeunes aient "envie de devenir milliardaires".
Dans Les Echos, le ministre de l'Economie explique, à propos de l'économie du net qui est "une économie de superstars", qu'il "faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires".
"L'appât du gain des milliardaires, etc, ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé", a commenté le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur RTL.
"Je ne sais pas si c'est le conseil qu'il faut donner aux jeunes Français", a-t-il ajouté. Mais Emmanuel Macron "est ministre de l'Economie et je suis premier secrétaire du Parti socialiste" et "le désir d'entreprendre dans toute une série de domaines doit être stimulé, c'est ce que le gouvernement veut faire".
Le numéro un socialiste est resté modéré, alors que d'autres voix ont été beaucoup plus incisives à gauche.
Le numéro un communiste, Pierre Laurent, a qualifié sur France Info de "ridicule" la déclaration du ministre de l'Economie.
"Le projet auquel les Français sont restés attachés, reste fondamentalement un projet de développement solidaire", "où l'égalité fait partie intégrante du système". "Nous dire qu'on va sortir la France de la difficulté parce qu'il y aura quelques milliardaires de plus, c'est ridicule", a-t-il lancé.
"Des milliardaires, nous en avons", a observé le sénateur de Paris. "C'est bien le problème". "Nous avons au CAC 40 des gens qui s'engraissent" et "ça produit la crise, la pauvreté, les inégalités".
Jérôme Guedj, président du conseil général de l'Essonne, membre de l'aile gauche du PS, s'est indigné: "A gauche, le thermomètre n'a jamais été la question de l'argent" (...) Dans la bouche du ministre de l'Economie, au moment où tant de jeunes galèrent dans l'économie, j'aimerais que quand on parle de la jeunesse on parle aussi globalement de ce qu'elle vit le plus souvent dans son quotidien et que l'effort soit porté sur ça", a-t-il dit sur l'Opinion TV.
Arnaud Leroy, député PS proche d'Arnaud Montebourg, a ironisé sur twitter: "Je vais offrir le dvd du "bonheur est dans le pré" à @EmmanuelMacron. Réussir ne rime pas avec milliard mais avec s'épanouir" .
Le vice-président du FN Florian Philippot a, sur twitter, considéré que la sortie de Macron confirmait une obsession personnelle pour le "dieu fric", tout en narguant les nombreux Français appauvris par sa politique.
Le député UDI Yves Jégo s'est plu à rappeler sur twitter une déclaration de François Hollande en 2006 ("J'aime pas les riches" en taguant #vacomprendre.
Quand il est entré au gouvernement, Emmanuel Macron s'était vu reprocher à gauche son passé de banquier. En 2011 et 2012, il a gagné près de un million d'euros par an en tant qu'associé de la banque Rothschild, selon les déclarations d'intérêts et de patrimoine des derniers entrants au gouvernement publiées fin décembre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Les déclarations controversées du ministre interviennent alors que l'Assemblée nationale s'apprête à examiner son projet de loi ayant pour ambition de déverrouiller l'économie et qui suscite de très vives réticences, voire une opposition de gauche, notamment à l'aile gauche du PS.