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Ecueils en série, Uber risque de subir un sérieux coup de frein

La guerre entre les VTC (en photo) et les taxis se poursuit. [MARTIN BUREAU / AFP] La guerre entre les VTC (en photo) et les taxis se poursuit. [MARTIN BUREAU / AFP]

Le service américain de voitures avec chauffeurs (VTC) Uber, start-up au développement fulgurant, rencontre de plus en plus d'écueils à travers le monde qui pourraient donner un coup de frein majeur à son expansion spectaculaire.

 

Fondé en 2009 en Californie, Uber s'est attiré les foudres des sociétés de taxis traditionnels dans de nombreuses villes et de plus en plus de municipalités et de pays ont donné un coup d'arrêt à ses activités.

Dans le même temps, l'image de la société a été ternie par des gaffes de dirigeants et par des inquiétudes en ce qui concerne le respect de la vie privée.
Autant de cahots sur sa route qui ne l'ont pas empêché de lever début décembre 1,2 milliard de dollars d'argent frais, lui permettant d'être désormais valorisé à 40 milliards de dollars.

Un juge en Espagne a interdit mardi le service de transport qui met en contact sur internet usagers et chauffeurs, estimant qu'il s'agissait de concurrence déloyale.

La veille, New Delhi avait interdit à toutes les sociétés de voiturage utilisant une application mobile d'opérer dans la capitale indienne, après la mise en cause d'un chauffeur d'Uber dans une affaire de viol.

La Thaïlande a jugé Uber illégal et des obstacles réglementaires se sont dressés en Allemagne, aux Pays-Bas ou encore à San Francisco où un chauffeur a été inculpé après un accident qui a causé la mort d'une fillette de six ans. Les autorités danoises et norvégiennes ont, elles, déposé plainte contre la société américaine présente dans plus de 250 villes et 50 pays.

 

Promouvoir la concurrence      

"Les soi-disant plateformes comme Uber et Lyft inquiètent les régulateurs car elles représentent quelque chose de différent" de ce qu'ils connaissent depuis des décennies, a déclaré John Breyault, de l'association de consommateurs National Consumers League.

Il a appelé les régulateurs à se pencher sur des problèmes comme l'assurance, la responsabilité et la vérification des casiers judiciaires des chauffeurs, estimant néanmoins qu'il fallait promouvoir la concurrence et non pas protéger des intérêts existants.

Pour des défenseurs d'Uber, le système s'autorégule car les utilisateurs publient des commentaires a posteriori ce qui aide les bons éléments et expurge les mauvais.

Uber est surtout connu pour son application mobile de location de voiture avec chauffeur qui se sert de la géolocalisation pour mettre l'utilisateur en contact avec un véhicule à proximité, Uber encaissant une commission sur le prix de la course.

"Nous sommes six fois plus gros qu'il y a douze mois -- et nous progressons encore plus rapidement cette année que l'an dernier", a indiqué sur un blog la semaine dernière Travis Kalanick, fondateur du groupe.

Selon lui, sa société va créer un million d'emplois en 2015. La croissance soudaine "a aussi été accompagnée d'enquiquinements importants".
Aux Etats-Unis, Uber a été la cible de manifestations dans plusieurs villes et entretient des relations tendues avec des autorités locales. Elle a reçu l'ordre d'arrêter ses activités à Las Vegas, mais la capitale fédérale Washington vient de légaliser Uber et ses pairs.

Mardi, les procureurs de Los Angeles et de San Francisco ont annoncé dans un communiqué commun avoir engagé des poursuites au civil contre Uber pour avoir "fait des déclarations fausses et trompeuses aux consommateurs", notamment concernant la vérification des antécédents judiciaires de ses chauffeurs. Et ils ont signé un accord amiable de 500.000 dollars avec son concurrent Lyft.

 

Le défi de l'"économie de partage"

Uber a constitué une équipe d'experts de la protection de la vie privée, après l'émergence de craintes selon lesquelles il espionnerait ses clients. L'un de ses dirigeants a en effet menacé de fouiller dans la vie privée des journalistes qui critiquent le service de voiturage.

Uber a maintes fois répété qu'il souhaitait fournir davantage d'options aux consommateurs en bousculant l'industrie bien établie des taxis classiques.
"L'histoire nous a montré que chaque innovation réellement révolutionnaire a dû affronter une farouche opposition de la part des protagonistes en place et des actions rétrogrades des régulateurs", a relevé un porte-parole d'Uber.

"Malgré une minorité de personnes et des revers spécifiques à certains pays, l'avenir est brillant pour Uber et pour l'économie de partage", a-t-il estimé.

 

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