Le nombre d'entreprises françaises touchées par une grève a atteint en 2012 son plus bas niveau depuis le début de la crise en 2008, selon les dernières données du ministère du Travail publiées mercredi.
En 2012, 1,3% des entreprises ont connu au moins une grève, tous secteurs confondus, relève l'étude, qui note un recul de 0,5 point par rapport à 2011. La part d'entreprises touchées par ces mouvements sociaux atteint en 2012 "son niveau le plus faible depuis le début de la crise en 2008", conclut la Dares, service des statistiques du ministère.
Le pic date de 2010, année de la réforme des retraites, au cours de laquelle 3,3% des entreprises avaient connu au moins une grève.
Des grèves moins longues
Comme pour les autres années, cette proportion a varié "fortement" en 2012 selon la taille des entreprises : de 0,3% pour celles de 10 à 49 salariés à 28% dans celles employant au moins 500 salariés. L'écart peut s'expliquer par le fait que, parmi les premières citées, seulement 4% sont pourvues de délégués syndicaux.
Moins nombreuses, les grèves durent également moins longtemps, d'après la Dares, qui se fonde sur le nombre moyen de journées individuelles non travaillées pour fait de grève (JINT). "Là où il y a eu des mobilisations, elles ont été plus courtes et/ou ont concerné moins de salariés", avec 60 JINT pour 1.000 salariés en 2012, contre 77 l'année précédente.
L'industrie reste le secteur d'activité le plus touché par les mouvements de grèves, avec 2,6% de ses entreprises ayant connu au moins un conflit, devant les services (1,8%), le commerce (0,6%) et la construction (0,2%). Cependant, ce pourcentage faiblit d'année en année : la part d'entreprises ayant connu au moins une grève était, pour l'industrie spécifiquement, de 5,4% en 2010 et 4,5% en 2011.
La rémunératuion, principale revendication
Tous secteurs confondus, les rémunérations constituent toujours la principale revendication des grévistes (55%), une proportion quasiment stable comparée à 2011 (53).
En revanche, le ministère du Travail a noté une "progression des grèves liées à l'emploi" qui, avec 22%, fait un bond de 8 points par rapport à l'année précédente. Viennent ensuite les conditions de travail (18) et le temps de travail (11).Cette hausse s'explique par "un contexte d'intensification du recours aux plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) et aux licenciements économiques", selon les auteurs de l'étude.
Enfin, le rapport note que "le taux de grève est nettement plus élevé dans les entreprises qui ont ouvert au moins une négociation" dans l'année avec leurs salariés. De l'ordre de 81,6%, "contre 18,4% dans celles qui n'en ont pas ouvert". Deux raisons sont avancées : soit peser sur l'issue des négociations en cours, soit réclamer leur ouverture.