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La Russie laisse deux semaines à la France pour lui livrer le Mistral

Le "Vladivostok", navire de type "Mistral" vendu par la France à la Russie, dans le port de Saint-Nazaire, en Loire Atlantique, le 5 mars 2014.[Frank Perry / AFP]

La France a jusqu'à fin novembre pour livrer un premier navire de guerre Mistral à la Russie si elle ne veut pas s'exposer à de "sérieuses" demandes de compensation, a déclaré vendredi une source russe "haut placée" citée par l'agence Ria Novosti.

 

"Nous nous préparons à différents scénarios. Nous attendrons jusqu'à la fin du mois (la livraison du 1er Mistral, ndlr), et ensuite nous présenterons nos sérieuses réclamations" financières, a déclaré cette source.

Les Mistral, des bâtiments de projection et de commandement vendus par la France à la Russie en juin 2011 pour 1,2 milliard d'euros, sont au centre d'un imbroglio diplomatico-militaire depuis la décision du président François Hollande de lier leur livraison au règlement politique de de la crise ukrainienne.

Fin octobre, Moscou avait affirmé avoir été invité à recevoir le 14 novembre le premier de ces navires, le "Vladivostok".

L'annonce avait été immédiatement démentie par le constructeur et le gouvernement français sur fond de critiques des pays de l'Otan.

Le ministre français de la Défense a affirmé mercredi qu'"aucune date de livraison" d'un navire Mistral à la Russie "ne peut être fixe à ce stade".

La question épineuse des Mistral devrait sans doute être au programme de la rencontre entre les présidents français François Hollande et russe Vladimir Poutine lors du sommet du G20 de Brisbane samedi et dimanche.

Si elle se décide à livrer ces bâtiments, véritables "couteaux suisses" de la marine en raison de leur polyvalence (ils peuvent emporter 16 hélicoptères, quatre chalands de débarquement, 13 chars, un état-major, 450 fantassins et un hôpital), la France est assurée de semer l'émoi en Pologne et dans les pays Baltes, qui s'estiment en première ligne face à la Russie et redoutent de faire à leur tour les frais de son imprévisibilité.

A l'inverse, une annulation risque de placer la France dans la difficile position du partenaire qui n'honore pas ses contrats. Et une telle décision coûterait chère en pénalités à la France alors que ses finances sont dans le rouge.

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