Le PDG de Total, Christophe de Margerie, est décédé dans la nuit de lundi à mardi 21 octobre à l'âge de 63 ans dans le crash de son avion privé près de Moscou. Retour sur le parcours de ce Français qui a gravi les échelons au sein du géant pétrolier.
Christophe de Margerie a péri dans la nuit dans un accident d'avion à l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou à la suite d'une collision avec un engin de déneigement.
Celui qui était surnommé "Big Moustache" a marqué de son empreinte le groupe pétrolier français, duquel il avait pris les rênes en 2007.
Issu d'une famille de diplomates
Né le 6 août 1951 en Vendée, Christophe Jacquin de Margerie grandit dans une famille de diplomates et de dirigeants d'entreprises.
Petit-fils de Pierre Taittinger, fondateur de l'empire du luxe et du champagne du même nom, il fait des études brillantes à l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris.
Mais, une fois diplômé, Christophe de Margerie ne suit pas la tradition familiale et entre en 1974 à la direction financière de l'ancienne compagnie française des pétroles. Il aimait à raconter qu'il avait choisi cette entreprise car elle était la plus proche de son domicile du XVIe arrondissement.
Une carrière dévouée à Total
Christophe de Margerie, marié et père de trois enfants, gravit ensuite tous les échelons du géant pétrolier.
En 1992, il entre au comité directeur avant d'être nommé directeur général de Total Moyen-Orient en 1995. C'est à cette époque qu'il acquiert un important réseau et se forge une réputation de négociateur hors pair.
En 1999, il devient numéro deux du groupe en prenant la tête de la division Exploration et Production.
En 2006, le PDG de l'époque, Thierry Desmaret, le désigne pour lui succéder. En 2007, il devient le directeur général et il est nommé PDG en 2010.
Parallèlement à son ascension, il est confronté aux ennuis judiciaires de Total : naufrage de l'Erika, affaire de corruption avec l'Iran et l'affaire baptisée "pétrole contre nourriture" en Irak. Pour cette dernière, au terme de huit ans de procédures, l'ensemble des prévenus bénéficie en 2013 d'une relaxe par le tribunal correctionnel de Paris.
Un patron chaleureux au franc-parler
Si Christophe de Margerie était réputé pour son humour et ses bons mots, il défendait avec force le groupe Total face aux critiques sur l'implantation du groupe en Birmanie, le prix de l'essence, l'explosion de l'usine AZF à Toulouse…
"La plupart des gens, quand on leur parle de Total, ils ne savent pas ce que c'est, mais il savent que c'est pas bien", soulignait-il ainsi en 2009.
Proche de François Hollande, Christophe de Margerie n'hésitait pas à critiquer sa politique industrielle et énergétique, notamment en début de quinquennat. Dans un communiqué, le président français a d'ailleurs salué le "caractère indépendant, sa personnalité originale et son attachement à son pays".