Des salariés d'Amazon ont entamé mardi une grève dans deux centres logistiques allemands, la première dans le pays pour le géant américain de la distribution en ligne, sur fond de conflit sur les salaires.
Les salariés de Bad Hersfeld (ouest), un centre logistique situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Francfort, et de Leipzig (est) ont entamé une grève dès la prise de service du matin qui démarre habituellement à 6H00 locale (4H00 GMT), a-t-on appris de sources syndicales.
"L'ambiance est bonne, c'est une chouette manifestation", a commenté Jörg Lauenroth-Mago, qui mène pour le syndicat des services Verdi les négociations sur les salaires avec la direction d'Amazon.
Une manifestation était prévue à partir de 11H00 dans le centre-ville de Bad Hersfeld, a indiqué une déléguée syndicale, tandis qu'à Leipzig, les salariés s'étaient rassemblés devant l'entrepôt.
Le syndicat des services veut obtenir que les 9.000 salariés allemands d'Amazon soient rattachés à la convention collective du secteur du commerce de détail, mais plusieurs discussions avec la direction n'ont pour le moment mené à rien.
Il y a quelques jours, le patron d'Amazon Allemagne Ralf Kleber a réitéré dans la presse son refus catégorique de signer une telle convention collective.
Le site de Bad Hersfeld, le plus gros des sept centres de distribution d'Amazon en Allemagne, compte plus de 3.000 employés. Le géant de la vente en ligne emploie quelque 2.000 personnes sur son site de Leipzig, où les salariés avaient voté le mois dernier à 97% en faveur de la grève.
Amazon affirme payer un salaire horaire de 9,30 euros la première année, puis plus de 10 euros. A Leipzig, Verdi réclame un salaire plancher de 10,66 euros de l'heure.
En février Amazon avait défrayé la chronique après un reportage diffusé sur la chaîne de télévision publique ARD sur les conditions de travail à Bad Hersfeld. Le reportage montrait les contrôles tatillons auxquels étaient soumis notamment les intérimaires employés par la société. Ces contrôles étaient le fait d'une société de surveillance, avec laquelle Amazon a depuis cessé de faire affaire.
L'Allemagne n'a pas de salaire minimum généralisé, et les salaires sont négociés par les partenaires sociaux par branche. Seuls les employeurs signant ces conventions sont toutefois tenus de s'y tenir. De manière générale les intérimaires, auxquels des sociétés à l'activité cyclique comme Amazon ont largement recours, sont en outre nettement moins bien payés que les autres réguliers, dénoncent les syndicats.