Les banques BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000, via des filiales basées notamment en Asie, affirme Le Monde daté de samedi, sans se prononcer sur la légalité de cette pratique.
Comme il l'avait fait jeudi en dévoilant que le trésorier de la campagne de François Hollande en 2012, Jean-Jaques Augier, était actionnaire de deux sociétés offshore aux îles Caïmans, le quotidien s'appuie sur des informations du consortium indépendant de journalisme d'investigation ICIJ, basé à Washington.
Contacté par l'AFP, BNP Paribas a répondu exercer ses activités dans le "strict respect" de la loi. Crédit Agricole n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat.
Les deux banques "ont supervisé la création de très nombreuses sociétés offshore pour des clients recherchant la confidentialité et une fiscalité plus faible, dans les îles Vierges britanniques, dans les îles Samoa ou à Singapour, à la fin des années 1990 et tout au long des années 2000", indique Le Monde.
Il relève toutefois que les informations de l'ICIJ s'arrêtent au début de l'année 2010.
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Dans le cas de BNP Paribas, le journal souligne avoir pu reconstituer 56 montages de ces sociétés, mises en place "à partir de ses filiales à Jersey et en Asie (Singapour, Hong-Kong et Taïwan), aux îles Vierges britanniques, aux Samoa, aux Seychelles, à Hong-Kong et à Singapour".
"Le Crédit Agricole apparaît, lui aussi, très actif, en tout cas jusqu'à la fin des années 2000, avec (...) 36 sociétés créées par sa filiale suisse, Crédit agricole Suisse SA, par l'intermédiaire de ses implantations en Asie (Hong-Kong et Singapour)", ajoute-t-il.
Interrogé par l'AFP, BNP Paribas a répondu observer un "strict respect des lois et règlements en vigueur en France, en Europe et dans le monde" et souligné que les documents utilisés par Le Monde étaient "anciens".
"Les attentes de la société ont évolué ces dernières années. BNP Paribas a revu et durci ses procédures, et s'impose aujourd'hui des obligations qui vont bien au-delà des exigences légales, par exemple en refusant d'ouvrir des comptes et des structures immatriculées dans certains pays lorsque leur propriétaire est européen", a insisté la banque.