Une juge d'instruction va enquêter sur les modalités d'entrée du groupe de luxe LVMH dans le capital d'Hermès en 2010 à la suite d'une plainte de ce dernier, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
LVMH a pour sa part annoncé qu'il venait de déposer une "plainte pour dénonciation calomnieuse" contre Hermès.
Hermès avait déposé un plainte avec constitution de partie civile le 17 octobre, à la suite d'une première plainte le 10 juillet. L'enquête préliminaire ouverte par le Parquet en octobre 2012 va être à présent versée au dossier de l'instruction conduite par la juge Charlotte Bilger.
Hermès International avait déposé plainte, en juillet, sur les modalités d'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès International.
De son côté l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui a ouvert une enquête à la fin 2010, a annoncé, début octobre, que les conditions de la montée de LVMH au capital de son concurrent allaient faire l'objet d'une procédure de sanction.
Selon la procédure du gendarme boursier, l'AMF peut décider au terme d'une enquête de notifier des griefs, ce qui correspond à un acte d'accusation.
Le dossier revient, à ce moment-là, à la Commission des sanctions, indépendante du collège de l'AMF, qui décide s'il y a matière ou non à prononcer une sanction. L'AMF peut faire appel des décisions de la Commission des sanctions.
Entré par surprise en 2010 dans le capital du sellier en prenant 17%, puis passé à 21,4% malgré les hauts cris de la famille Hermès, LVMH détenait 22,28% de Hermès à fin mai 2012.