L'équipementier aéronautique Safran a annoncé jeudi des résultats record en 2012, avec un bénéfice de près d'un milliard d'euros en hausse de 55% sur un an, et fait état de "très bonnes perspectives en 2013".
Porté par la croissance soutenue du marché aéronautique, le chiffre d'affaires a atteint 13,56 milliards d'euros, en hausse de 15,5% sur l'année précédente, alors que le groupe tablait sur une augmentation "légèrement supérieure à 10%".
Le résultat opérationnel courant a progressé de 23,7%, au delà des 20% prévus par le groupe.
Le résultat net 2012 a fait un bond de 55%, à 999 millions d'euros contre 644 millions en 2011.
"2013 se présente très, très bien", a déclaré le PDG Jean-Paul Herteman dans une conférence téléphonique. Il s'est montré particulièrement confiant quant à la croissance cette année et dans celles qui suivront.
L'action Safran a perdu plus de 4% dans la matinée à la Bourse de Paris, tombant de 35 à 33,5 euros, mais plusieurs analystes ont interprété cette baisse par des prises de bénéfices des investisseurs, les résultats étant jugés excellents.
Pour 2013, Safran prévoit une hausse du chiffre d'affaires de 5% et une progression du résultat opérationnel courant de 15%.
Il attend une génération de cash flow libre qui représente 40% du résultat opérationnel courant, contre 38% en 2012, malgré "un effort d'investissement sans précédent", selon M. Herteman.
"Nos dépenses de recherche et développement ont atteint de nouveaux records et notre investissement industriel s'est accru de près de 20% pour s'adapter aux montées en cadence et aux nouvelles technologies", a-t-il souligné.
Le PDG a précisé que les prévisions ne prenaient pas en compte l'acquisition de Goodrich Electric Power Systems, annoncée en octobre, et qui sera finalisée "très prochainement".
Le ralentissement relatif de la progression attendue s'explique par "l'évolution de la parité des changes", particulièrement favorable en 2012, a expliqué M. Herteman.
Des commandes pour sept ans
"Un peu moins de la moitié du taux de croissance en 2012 est dû à l'évolution du taux de change", a précisé Ross McInnes, directeur financier du groupe.
Le groupe, numéro un mondial des moteurs d'avions civils en partenariat avec l'américain General Electric dans la coentreprise CFM, fonde notamment sa confiance sur les livraisons de nouveaux moteurs. Son carnet de commandes équivaut à sept années de production.
A lui seul, le nouveau moteur Leap, qui équipera les futurs moyen-courriers A320Neo, 737MAX de Boeing et le Comac C919 chinois, a dépassé les 4.300 commandes fermes et intentions d'achat. "Ca représente trois ans de production pour des livraisons qui vont commencer dans trois ans", a relevé M. Herteman.
Mais Safran prévoit aussi une progression de 10% de l'activité de service des moteurs installés, de loin la plus rentable, après une hausse de 9,4% en 2012 (bien 9,4% et non 9,9 comme écrit par erreur) et de 8,4% en 2011.
Pour 2013, M. Herteman a estimé que l'acquisition d'Avio Space, l'activité propulsion fusées d'Avio, filiale de Finmeccanica, "pourrait être une opportunité tout à fait intéressante".
La filiale américaine MorphoTrust, qui a fait de Safran le numéro un mondial de la technologie biométrique, a contribué à une hausse de 23,8% du chiffre d'affaires dans les activités de sécurité. MorphoTrust réalise notamment les permis de conduire dans 42 des 50 Etats américains, couvrant 80% des conducteurs aux Etats-Unis, souligne Safran.
Le groupe annonce qu'il proposera aux actionnaires de distribuer un dividende de 0,96 euro par action, une hausse de 55% par rapport à 2011.