La banque suisse UBS, qui a dévoilé une lourde perte pour l'exercice 2012 à la suite de l'amende record que lui avait infligée en décembre les autorités de régulation, a annoncé mardi qu'elle allait revoir à la baisse la rémunération de ses cadres.
Pour 2012, la somme globale des primes de performances a été abaissé de 7%, à 2,5 milliards de francs suisses. Ce montant, qui correspond au plus bas niveau depuis le début de la crise financière, est inférieur de 42% à celui de 2010, a précisé la banque dans un communiqué.
La banque suisse emboîte ainsi le pas à sa rivale allemande Deutsche Bank, qui a annoncé la semaine dernière avoir mis le frein sur les bonus variables de ses salariés, qui ont baissé de 11% sur un an.
"UBS a apporté des changements importants à son système de rémunération afin de mieux concilier les intérêts des collaborateurs et ceux des actionnaires", a précisé le numéro un de l'industrie bancaire en Suisse.
La banque helvète entend ainsi mettre l'accent sur la performance à long terme et simplifier le système de rémunération en le rendant plus transparent.
Parmi les changements, la banque va notamment réduire le montant maximum en espèces versé initialement comme prime d'encouragement à ses collaborateurs individuels.
Ce changement dans le système de rémunération intervient alors que la banque suisse a accusé une perte de 2,5 milliards de francs (2 milliards d'euros), contre un profit de 4,1 milliards de francs suisses l'année précédente.
Sur le quatrième trimestre, les comptes de la banque, qui avaient déjà reculé au troisième trimestre, se sont enfoncés dans le rouge en raison de frais réglementaires liés à l'amende combinée de 1,4 milliard de francs suisses que lui avaient infligée les autorités de régulation britanique, américaine et suisse dans le scandale du Libor.
"Malgré ces pertes, nos activités ont continué de progresser vers leurs objectifs et la mise en oeuvre accélérée de notre stratégie est en bonne voie", a cependant déclaré Tom Naratil, le directeur financier du groupe, lors d'une conférence de presse à Zurich.
Eclaboussée par une série de scandales dans sa banque d'investissement au cours des dernières années, UBS avait annoncé en octobre dernier vouloir désormais se rencentrer sur ses activités de gestion de fortune.
Au quatrième trimestre, ces activités sur lesquelles la banque met désormais l'accent ont toutefois enregistré un net repli, dégageant un résultat d'exploitation avant impôt de 398 millions de francs suisses, contre 582 millions au trimestre précédent.
Les afflux nets d'argent frais ont en particulier ont nettement ralenti, totalisant 2,4 milliards de francs suisses contre 7,7 milliards au trimestre précédent.
Malgré une augmentation des entrées nettes de fonds en Asie-Pacifique et dans les marchés émergents, les sorties nettes de fonds se sont accélérées en Europe occidentale vers la fin du trimestre, notamment avec le rejet par l'Allemagne de l'accord fiscal avec la Suisse.
Teresa Nielsen, analyste chez Vontobel, a cependant relativisé ces sorties de fonds.
"Nous nous attendons à ce que les faibles afflux de capitaux en gestion de fortune au quatrième trimestre en Europe s'améliorent à l'avenir dans la mesure où l'impact des questions fiscales est en cours de résolution", a-t-elle pointé dans une note de recherche.
A 13H38 GMT, le titre UBS cédait 0,51% à 15,54 tandis que l'indice SMI des valeurs vedettes de la place suisse s'appréciait de 0,48%, bien que les analystes aient dans l'ensemble salué ces résultats moins mauvais qu'attendu.
"Les investisseurs qui achètent l'action UBS le font pour la transformation à moyen terme d'UBS d'une banque universelle à un gestionnaire de fortune", a commenté Rainer Skierka, analyste chez Bank Sarasin.