Plusieurs centaines de salariés de Virgin se sont rassemblés mardi à Paris devant le magasin amiral du distributeur de produits culturels en redressement judiciaire, pour défendre leurs emplois, avant de se rendre devant les locaux de l'actionnaire, a constaté l'AFP.
A la mi-journée, les salariés de Virgin, au nombre de 5 à 600 selon les syndicats, se sont retrouvés avec des salariés de PSA, Sanofi ou encore Candia devant le magasin du groupe.
"On est tous en lutte aujourd'hui contre les pratiques de voyous", a dénoncé Guy Olharan, délégué CGT du groupe Virgin.
Des banderoles de chacune des entreprises disaient entre autres "Sanofi-Sanofric" ou "Butler menteur", en référence à l'actionnaire majoritaire de Virgin considéré par les salariés comme "principal responsable de la situation". Une grande banderole flanquée d'un "Non à la fermeture de PSA Aulnay" était aussi brandie à l'entrée du magasin.
Les salariés de Virgin se sont rendus ensuite devant le siège de Butler Capital Partners (BCP) qu'ils jugent en grande partie responsable de leur situation, faute d'avoir fait les investissements nécessaires, tandis que les salariés des autres entreprises ont rejoint un rassemblement devant le ministre du Travail.
Une délégation a alors été reçue par Walter Butler. Dans un communiqué, un porte-parole a indiqué que ce dernier avait rappelé que le fonds avait consacré 50 millions d'euros au redressement de l'entreprise depuis son arrivée en 2008.
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"Malgré cet effort d'investissement important et les nouvelles orientations stratégiques (...) Virgin n'a malheureusement pas pu trouver le chemin de la profitabilité à l'instar de nombreux autres acteurs du secteur", a poursuivi le porte-parole.
Walter Butler a aussi rappelé qu'il souhaitait "faciliter la recherche de solutions de reprise, de nombreuses marques d'intérêt s'étant d'ores et déjà manifestées" et "souligné que l'entreprise disposait d'une trésorerie de 35 millions d'euros ainsi que de nombreux actifs de valeur".
Mais selon Sylvain Alias (SUD), il ne s'est "engagé sur rien", et notamment pas sur la possibilité "d'abonder à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", si nécessaire.
Virgin, qui emploie 1.000 salariés, a été placé en redressement judiciaire assorti d'une période d'observation de quatre mois par le tribunal de commerce de Paris le 14 janvier.
Très endettée, la chaîne de 26 magasins souffre de l'effondrement des marchés "physiques" du disque, du DVD et du livre, ainsi que de la concurrence des grands acteurs américains du web, comme Amazon ou Apple.
Le PDG du label indépendant Naïve, Patrick Zelnik, s'est affiché comme candidat à la reprise, mais a affirmé mardi que l'aide de l'Etat était nécessaire, notamment pour sauver le magasin des Champs-Elysées, afin de lui redonner "une vraie vocation de spécialiste".