Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé lundi que "le problème de Renault, comme celui de PSA, est un problème de stratégie", ajoutant que le PDG Carlos Ghosn "aurait plutôt tendance" à avantager Nissan.
"Il faut s'interroger sur la stratégie de Renault et sur la stratégie de son PDG", a-t-il affirmé sur RTL après l'annonce par la direction du groupe automobile de la suppression nette de 7.500 emplois d'ici 2016.
"Carlos Ghosn dirige deux entreprises en même temps. Il est neuf fois plus payé par Nissan que par Renault", a souligné Laurent Berger, affirmant que les deux entreprises "ont quand même des intérêts différents".
"Il est quasiment inaccessible. Personne ne le voit. Personne ne le rencontre. Il est payé sept fois plus que le PDG de Toyota qui lui met son entreprise dans une situation plus performante", a ajouté le numéro un de la CFDT, estimant que le PDG de Renault "aurait plutôt tendance" à avantager Nissan.
"Il faut s'interroger sur la possibilité pour Renault d'avoir un PDG qui soit plus performant dans la stratégie de Renault", a-t-il affirmé, suggérant de "réagir en embauchant des gens sur les fonctions support en termes de stratégie et d'innovation" notamment.
Selon M. Berger, "'Etat (actionnaire à 15%) doit prendre ses responsabilités sur le dossier de Renault".
Il a estimé que la situation chez Renault ne relevait pas d'un éventuel accord de sauvegarde de l'emploi, destiné à régler des difficultés conjoncturelles. "Aujourd'hui Renault est dans des difficultés structurelles", a-t-il noté.
Evoquant l'accord sur l'emploi, Laurent Berger a demandé que le projet de loi reprenne "l'accord, tout l'accord, rien que l'accord".
"Sinon ce sera un casus belli pour la CFDT", a-t-il averti, jugeant cependant qu'"il n'est pas anormal que les non signataires (CGT et FO, ndlr) soient consultés à un moment donné ou informés".