L'Autorité de la concurrence française a donné son aval à la reprise de navires de SeaFrance par Eurotunnel "sous réserve de certains engagements", dans le cadre de la procédure de liquidation de la compagnie de ferries, a-t-elle indiqué jeudi.
L'instance française a jugé que le rachat des trois navires ne posait pas de problèmes concurrentiels concernant le transport de passagers mais a posé des conditions à Eurotunnel pour le fret.
Dans un communiqué, l'Autorité de la concurrence annonce avoir "autorisé, sous réserve de certains engagements, l'acquisition par la société Groupe Eurotunnel" d'actifs composés de trois navires (le Nord-Pas-de-Calais, le Berlioz et le Rodin) ainsi que d'autres éléments "corporels et incorporels" relatifs à l'exploitation de ces navires.
L'exploitant du tunnel sous la Manche avait été désigné en juin par le tribunal de commerce de Paris comme repreneur officiel d'actifs de SeaFrance en liquidation judiciaire.
Dans le détail, l'autorité de la concurrence a relevé jeudi que "les risques concurrentiels ont été écartés pour le transport de passagers".
En revanche, elle a mis un bémol concernant le transport de fret dont les utilisateurs sont intéressés par l'achat groupé de traversées ferroviaires et de traversées maritimes d'Eurotunnel.
De fait, l'exploitant du tunnel sous la Manche, qui a racheté les actifs de SeaFrance pour un montant total de 65 millions d'euros, a lancé en août une liaison transmanche entre Calais et Douvre sous le nom de "My Ferry Link" (MFL).
"Eurotunnel étant le seul à pouvoir proposer ce type d'offres (ferry et train), cet avantage pourrait décourager ses concurrents existants ou potentiels", souligne encore l'autorité de la concurrence.
En conséquence, elle indique qu'Eurotunnel s'est notamment engagé, pour 5 ans, "à ne pas accorder, sur ses tarifs de transport ferroviaire transmanche de fret, de remise subordonnée à la condition que le client ait aussi recours à l'offre de transport maritime".