Le constructeur d'automobiles japonais Honda a abaissé lundi ses prévisions annuelles à cause d'une dégradation de la conjoncture qui pèse sur ses ventes et d'un yen toujours vigoureux.
Pour l'exercice du 1er avril 2012 au 31 mars 2013, le groupe ne s'attend plus qu'à un bénéfice net de 375 milliards de yens (3,75 milliards d'euros au taux de change actuel), contre 470 milliards escomptés jusque-là. Cette performance représenterait malgré tout un progrès de 77,3% sur un an.
Le groupe a mis en cause "une baisse des ventes sur fond de conjoncture dégradée et l'impact des taux de change".
Le troisième constructeur d'automobiles japonais, après Toyota et Nissan, a aussi abaissé sa prévision de bénéfice opérationnel, à 520 milliards de yens, contre 620 milliards espérés auparavant. Il serait néanmoins plus que doublé par rapport à celui de 2011-2012.
Son chiffre d'affaires pourrait quant à lui se limiter à 9.800 milliards de yens, et non atteindre 10.300 milliards comme annoncés jusqu'à présent. Il progresserait toutefois de 23,3% d'une année sur l'autre.
L'exercice 2011-2012 avait été gâché par les catastrophes naturelles, notamment le séisme de magnitude 9 qui avait dévasté la région du Tohoku (nord-est du Japon) le 11 mars 2011. Les usines du groupe avaient tourné au ralenti pendant plusieurs mois, comme celles de l'ensemble du secteur au Japon, et ses ventes en avaient pâti.
Fort du rebond enregistré depuis, le bénéfice net de Honda a bondi de 132% au premier semestre (avril-septembre), à 214 milliards de yens (2,14 milliards d'euros).
Les ventes du groupe ont bénéficié notamment, au Japon, du versement de subventions publiques aux acheteurs de voitures peu gourmandes en énergie.
Son bénéfice opérationnel a presque quadruplé, à 276,9 milliards de yens (2,75 milliards d'euros) et son chiffre d'affaires a bondi de 30,7%, à 4.707,2 milliards de yens (47 milliards d'euros).
Outre le rebond post-séisme, le groupe a souligné que ses comptes avaient profité d'une plus grande de variété de véhicules mis sur le marché et de réductions de coût.