Malgré un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros par an, la forêt française souffre, entre autres, de l'éparpillement des domaines, estime le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui donne quelques pistes pour une meilleure exploitation de l'or vert.
Malgré son formidable potentiel et les 450.000 emplois qu'elle génère, la forêt française, la troisième de l'Union européenne, accuse un déficit de sa balance commerciale de l'ordre de 6 milliards d'euros, note le CESE dans un avis qui devait être formellement adopté mercredi.
"Il s'agit du second poste pour la France après l'énergie", a précisé devant la presse Marie de L'Estoile, rapporteur sur le sujet au CESE.
Le morcellement des exploitations est l'un "des défis à relever", estime-t-elle: les forêts françaises sont souvent entre les mains de propriétaires possédant moins de 4 hectares et restent sous-exploitées, déplore-t-elle.
Regrouper ces propriétaires au sein d'organisations de producteurs est l'une des pistes préconisées par le CESE pour valoriser la forêt française.
Par ailleurs, le recours au bois dans la production d'énergie et dans le secteur de la construction va nécessiter une augmentation significative de la production. Cela devrait passer à l'amont par une mobilisation durable des bois disponibles et par le renouvellement des parcelles exploitées.
A l'aval, cela suppose de veiller à la viabilité des scieries artisanales en facilitant la mutualisation de certains équipements, à accompagner les entreprises de première transformation et à les soutenir grâce notamment à des prêts.
Selon le Conseil, la valorisation de la forêt devrait également passer par une meilleure prise en compte des aspects sociaux de la filière, en pérennisant les emplois existants,et en favoriser le recrutement d'une main d'oeuvre qualifiée.
L'organisme insiste par ailleurs sur la nécessité d'intensifier les efforts de recherche et d'innovation et de mettre en oeuvre des actions spécifiques en faveur des forêts ultramarines.
Fin septembre, l'Etat et les régions ont lancé des rencontres régionales destinées à mobiliser tous les acteurs susceptibles de relancer les filières bois et agroalimentaire en France. Ces travaux de réflexion prévus jusqu'en février 2013 devraient permettre de dégager des plans d'action dès le mois de mai, pour la forêt française.
Avec plus de 25 millions d'hectares forestiers, dont 9 dans les régions ultramarines, la France est le 3e pays le plus boisé de l'Union européenne. La filière bois génère un chiffre d'affaires annuel de 60 milliards d'euros.