Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, plaide pour que la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales qui lui sont affiliées deviennent la "colonne vertébrale" de la future Union bancaire dont rêvent nombre de responsables européens.
"C'est une autre des leçons de la crise: il y a de nombreux avantages à conserver la supervision bancaire près de la banque centrale", a relevé M. Noyer dans une tribune que publie mardi le Wall Street Journal.
La Grande-Bretagne revient à ce principe et, aux Etats-Unis, la banque fédérale de réserve (Fed) est désormais chargée de la supervision des établissements "systémiques" (dont une défaillance pourrait avoir des répercussions en chaîne sur l'ensemble de la finance mondiale), a-t-il noté.
"La BCE et les 17 banques centrales nationales de l'Eurosystème doivent de même avoir le pouvoir de suivre et de superviser les institutions avec une présence ou des activités significatives hors de leurs frontières", a fait valoir M. Noyer, alors que certaines voix plaident au contraire un renforcement du rôle de l'Autorité européenne des banques (EBA).
M. Noyer a par ailleurs souligné qu'une véritable union bancaire devait s'étendre à toutes les banques, quelle que soit leur taille.
Le gouverneur de la Banque de France a souligné que la création d'une autorité unifiée de supervision était la "condition préalable" à la mise en place d'un fonds unique de garantie des dépôts bancaires.
Selon lui, un tel fonds aurait un "pouvoir de feu massif", dans la mesure où il recevrait le produit d'une taxe versée par toutes les banques et où il pourrait emprunter sur les marchés.