«Acharnement indigne», «accusations infondées» : soupçonné de corruption dans le processus d'attribution des JO 2016 à Rio en octobre 2009, Papa Massata Diack s'est défendu de toute irrégularité dans un entretien exclusif accordé lundi à l'AFP, estimant que «l'enquête n'est pas sérieuse».
Fils de l'ancien président de la très puissante Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Lamine Diack, il fait l'objet, tout comme son père, d'une enquête judiciaire en France. Ils sont tous deux mis en examen pour corruption et blanchiment aggravé. L'enquête de la justice française, qui se concentrait au début sur une corruption au sein de l'IAAF, a été étendue en décembre 2015 à l'attribution des JO 2016 à Rio et 2020 à Tokyo.
«Rio a gagné de manière nette», a répliqué PMD, alors qu'il s'est jusqu'à présent très peu exprimé dans les médias internationaux. Il a réfuté «de la manière la plus virulente» les accusations du quotidien français Le Monde.
Achats de vote ?
Dans un article daté du 4 mars, le journal du soir affirme qu'il a versé 1,5 million de dollars à un homme d'affaires brésilien, le 29 septembre 2009, soit trois jours avant le vote à Copenhague du Comité international olympique (CIO) pour l'attribution des JO 2016. A l'époque, son père était président de l'IAAF et membre votant du CIO.
«Cette société (brésilienne) se trouve être un client», a fait remarquer, sans plus de détails, Papa Massata Diack qui parle «d'accusations infondées».Le versement d'un million et demi de dollars a été effectué à la société Matlock Capital Group, liée à l'homme d'affaire brésilien Arthur Cesar de Menezes Soares Filho. Ce dernier est connu pour ses excellentes relations avec Sergio Cabral (Parti du mouvement démocratique brésilien, centre), gouverneur de l'Etat de Rio entre janvier 2007 et avril 2014, aujourd'hui en prison pour corruption, explique Le Monde.
Selon le journal, «les magistrats soupçonnent des manoeuvres destinées à acheter les votes de membres du CIO lors de la désignation».
«Il y a un acharnement indigne créé autour de cette affaire, alors que l'enquête n'est pas sérieuse et n'a pas été faite de manière professionnelle et contradictoire», a rétorqué Papa Massata Diack, qui fut consultant marketing de l'IAAF jusqu'en 2014.
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Depuis le 17 décembre 2015, il est placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées après un mandat d'arrêt émis par la France, en lien avec les poursuites visant son père.
«Qu'on vienne au Sénégal enquêter et que je puisse répondre officiellement au lieu d'organiser des fuites dans la presse», a-t-il ajouté. Il vit actuellement à Dakar et le gouvernement sénégalais a indiqué qu'il n'allait pas l'extrader vers la France.
Dans l'entretien à l'AFP, PMD a par ailleurs déploré la situation de son père Lamine «pris en otage» en France : «On ne veut même pas lui accorder la liberté provisoire. Ils veulent le faire craquer psychologiquement», a-t-il affirmé.