C’est la nouvelle figure de proue du volley-ball tricolore. Sacré champion d'Europe avec l'équipe de France de volley ball dimanche en Bulgarie, Earvin Ngapeth a emmené les Bleus au sommet de l’Europe, quelques mois après avoir décroché la Ligue mondiale en juillet. Il tentera d'amener une nouvelle fois les Bleus au sommet aux Jeux Olympiques de Rio.
A seulement 24 ans, il est la star de la sélection nationale. A l'instar d'un Nikola Karabatic au handball ou d'un Tony Parker au basket, le joueur de Modène en Italie est déjà considéré comme l'un des meilleurs du monde à son poste. Sous l'impulsion du natif de Saint-Raphaël, les Tricolores ont remporté l'Euro 2015 contre la Slovénie (3-0). C'est le premier continental de l'histoire des Tricolores dans ce sport.
"On s'est dit 'on est à 2-0, maintenant on s'amuse. On a commencé à jouer, à rigoler, à danser et c'est parti de là. La pression a changé de camp", avait indiqué le réceptionneur attaquant contre les Italiens en phase de groupe. La recette a dû être la même contre les Bulgares. Ngapeth, grand gaillard d'1m94 pour 93kg, possède en effet ce grain de folie que la plupart des autres volleyeurs n'ont pas. S'il commence à se faire un nom en France, il est devenu une véritable idole de l'autre côté des Alpes, où le volley-ball est beaucoup plus populaire, lui qui a baigné dans une famille de volleyeur.
Son père Eric, d'origine camerounaise, a connu 220 sélections en équipe de France dans les années 1980, avant de devenir champion de France comme entraîneur à Poitiers (1999) et Tours (2010). Et son petit frère Swan (23 ans) vient de rejoindre le club de première division de Tourcoing.
On est laaaaaa les gaaars !!!! #OnGagneEnsembleOnPerdEnsemble #teamyavbou pic.twitter.com/RYH2OWJ493
— Earvin Ngapeth-Off (@EarvinNgapeth) 11 Octobre 2015
Il est vrai que dans l'hexagone, son image est écornée. A la manière d'un Nicolas Anelka au football, on parle de lui en tant qu'enfant terrible. Si l'ancien joueur de Tours est capable de créer les gestes les plus fous en match, entre feintes de passes et plongeons incroyables en défense, il sait aussi se faire remarquer en dehors des salles.
Il avait d'ailleurs été interpellé en juillet dernier après le titre en Ligue mondial en raison de l'agression présumée d'un contrôleur de train dans un TGV Paris-Bordeaux. Ngapeth avait ensuite communiqué qu'il n'avait rien fait et qu'il "avait confiance en la justice". Mais en dehors de ce genre de frasques, c'est aussi avec ses entraîneurs qu'il a connu des problèmes.
Doté d'un tempérament impulsif, il avait aussi été mis à l'écart de l'équipe de France, en 2010, pour mauvais comportement. Sans oublier son aventure amère en Russie dans le club de Kemorovo.
L'équipe de France, la «team Yavbou»
Revenu en 2011 en sélection, Earvin, qui a été appelé ainsi par ses parents en référence au basketteur Earvin "Magic" Johnson, fait désormais le bonheur de l'équipe de France. Celui qui, par le passé, a joué au football avec le Parisien Layvin Kurzawa, en est aussi l'ambianceur.
Quand il ne joue pas au volley-ball, il aime rapper sous le pseudonyme de "Klima". Depuis son plus jeune âge, il aime écrire ses propres textes, comme on peut le voir sur ce blog qu'il tenait il y a un moment.
Et il a déjà sorti deux albums autoproduits, Klimatizason (2010) et L'Histoire se répète (2013). Pour la Ligue mondiale, Ngapeth avait enregistré l'hymne des Bleus "Team Yavbou", le surnom que possède désormais la sélection. Sur Twitter, le hashtag #TeamYavbou est d'ailleurs suivi par bon nombre de followers.