Qu’est-ce qui fait qu’un champion devient une légende ? Si les bonnes performances sont évidemment décisives pour se faire remarquer, elles ne suffisent pas.
Ce sont souvent des records, des doublés, des triplés, des démonstrations de force parfaitement exécutées qui inscrivent chevaux et jockeys dans l’Histoire.
Mais surtout, c’est la singularité, la personnalité qui compte. Souvent, tels Ourasi ou Jappeloup, c’est un trait qui a priori ne les prédestinait pas à devenir de grands compétiteurs : un caractère insoumis, paresseux ou une faiblesse corporelle.
Ces quelques-uns qui se sont hissés au statut de stars de la course hippique ont su faire preuve d’une détermination et d’une persévérance farouches.
Ourasi, le meilleur cheval de tous les temps :
Il est considéré comme le meilleur cheval de tous les temps et est entré dans la légende. Né en 1980, ce trotteur français était dans sa jeunesse capricieux et distrait. Il préférait manger des pommes que travailler.
Surnommé «le roi fainéant», il se révéla pourtant, auprès du driver Jean-René Gougeon, une bête de compétition qui remporta 58 courses sur 86 disputées. Il rassembla 21 millions de francs de gains (3 millions d’euros) sur son nom et fut le seul trotteur à remporter quatre Prix d’Amérique. Il est mort en 2013, à 33 ans, un âge très avancé.
Vincent Cheminaud, Cravache d’or, un jockey au sommet
L’année 2014 a été, pour Vincent Cheminaud, celle de la consécration. Vainqueur du Grand Steeple-Chase de Paris sur le pensionnaire de Guillaume Macaire, Storm of Saintly, le jockey d’obstacles a reçu une Cravache d’or pour son palmarès impressionnant après avoir également brillé dans le tournoi de la Casaq Ligue.
Fils du jockey Christophe Cheminaud, il intègre l’Afasec, l’école des courses hippiques, à 13 ans et remporte à l’âge de 19 ans son premier groupe 1 (niveau d’excellence), le Prix Ferdinand-Dufaure. Fort de ses succès, il aborde l’année 2015 dans les meilleures conditions et devrait poursuivre son ascension dans les plus grandes compétitions.
Ready cash, le trotteur qui fait grimper les paris
Plus de 4 millions d’euros de gains en quelques années. Avec ce chiffre, Ready Cash est devenu le deuxième cheval le plus riche de l’Histoire. Né près de Laval, ce trotteur français avait du mal, au début de sa carrière, à canaliser son énergie : partant trop vite et s’essoufflant.
Mais son entraînement lui a permis de se hisser à un très haut niveau et de remporter le Prix d’Amérique Opodo en 2011 et 2012. Il a raté, il y a quelques semaines, un triplé et a pris sa retraite. Mais qu’importe : Ready Cash a déjà une descendance qui devrait révéler de futurs champions.
Trêve, dans l’Histoire au Prix de l’Arc de Triomphe
D’abord boudée par les acheteurs, Trêve s’est révélée au fil des victoires être une compétitrice exceptionnelle, comme au Prix de Diane Longines 2013, où elle bat le record de la course.
En octobre dernier, âgée de 4 ans, elle est entrée dans la légende en remportant pour la seconde fois le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe avec le jockey Thierry Jarnet. Elle recandidate en 2015. Née en Normandie au haras du Quesnay, propriété du cheik qatari Joaan bin Hamad al-Thani, la jument à la robe bai foncé (marron) est entraînée à Chantilly par Christiane Head-Maarek.
Idéal du gazeau, Le petit cheval au grand cœur et à la longue carrière
Il était le trotteur extrêmement populaire du début des années 1980 et incarnait le rêve accessible à tous. Acheté pour une somme modique par une association de propriétaires, Idéal du Gazeau était un trotteur naturel, à l’esprit de compétition.
De petite taille, 1,57 m, on le surnommait «petit bonhomme». Ceci ne l’a pas empêché de participer à 98 courses, et de remporter 61 victoires dont deux Prix d’Amérique en 1981 et 1983, deux Elitloppet (Suède) et trois International Trot (USA).
Il détient d’ailleurs le record de succès dans cette dernière épreuve aujourd’hui disparue, et l’un des plus beaux palmarès du trot international. A la fin de sa carrière, il était le trotteur le plus riche du monde : 15,5 millions de francs accumulés, soit l’équivalent de 2,369 millions d’euros. Idéal du Gazeau laisse derrière lui une descendance talentueuse – parmi celle-ci, Lovely Godiva remporta en 1997 le Grand Prix de France, une course que son père n’a jamais gagnée lors de sa carrière. Il s’est éteint en 1998 après une retraite paisible.
Goldikova, jument star
En activité, elle était très populaire, applaudie à Longchamp même les jours de défaite. La chaîne Equidia Live diffuse, le 27 janvier à partir de 21h30, deux documentaires laissant entrevoir les coulisses du talent de la célèbre jument Goldikova, depuis les hippodromes jusque dans l’avion ou dans le tunnel sous la Manche dans lesquels elle voyage.
Le premier, Le fabuleux doublé, la montre triomphante lorsqu’elle réalise, devant 75 000 spectateurs, le doublé du Breeders’ Cup Mile, en 2009 (elle parviendra à faire un triplé l’année suivante). Le second, Le rêve impossible, dépeint l’envers du succès, la difficulté d’inscrire les victoires dans la durée.
La jument finira par prendre sa retraite en 2011 et a depuis eu une descendance. Pour évoquer le génie de «Goldi», adulée par les spectateurs et par la presse, les documentaires, d’une durée de 26 minutes chacun, ont rassemblé les témoignages de son entraîneur, ses propriétaires, ses éleveurs et ses cavaliers.