Selon le site américain Axios, les mastodontes médiatiques que sont Warner Bros. Discovery et Paramount Global auraient entamé des négociations en vue d’un rapprochement. Une fusion qui pourrait durablement bouleverser l’offre de streaming internationale.
La création d’un titan. Le site américain Axios révèle que les responsables de Warner Bros. Discovery et Paramount Global – David Zaslav et Bob Bakish – se seraient rencontrés à New York, ce mardi 19 décembre, dans le but d’évoquer une possible fusion entre les deux groupes. L’entrevue aurait duré plusieurs heures dans les locaux de la Paramount à Times Square. Si rien n’est encore fait, la réunion de ces deux mastodontes – la valeur de Warner Bros. Discovery est estimée à 29 milliards de dollars (26 milliards d'euros environ), contre 10 milliards de dollars pour Paramount Global – permettrait à la première de poursuivre sa stratégie de croissance accélérée, un an après le rachat de la Warner par Discovery.
La société pilotée par David Zaslav doit encore éponger pas moins de 40 milliards de dollars de dettes suite à cette acquisition, et n'a pas hésité à adopter une stratégie agressive de coupe budgétaire afin d’engager un retour à l’équilibre financier. Même si de nombreuses décisions – comme la suppression de plusieurs programmes de la librairie provenant de HBO – ont été vivement critiquées. Sérieusement endettée, et déjà engagée dans une stratégie de licenciements massifs, la société Paramount Global, qui comprend les studios Paramount Pictures, le réseau CBS, ou encore la plate-forme de streaming Paramount+, entre autres actifs, n’a pas le choix de trouver un partenaire, et s’assurerait un avenir au moment où la concurrence fait rage dans une industrie en constante évolution, et où l’émergence des groupes horizontaux tels qu’Apple et Amazon vient bouleverser en profondeur le fonctionnement des studios traditionnels.
La fusion entre Warner Bros. Discovery et Paramount Global, si elle a lieu, aura forcément un impact colossal sur le marché du streaming, notamment pour les consommateurs qui verront l’offre de fictions de MAX (House of the Dragon, The Last of Us, etc.) et Paramount+ (Yellowstone, 1923), ainsi que les fictions de CBS (NCIS) réunies sous le même étendard. Elle pourrait également contraindre les autres acteurs, notamment Disney, mais aussi Apple et Amazon, à mettre en œuvre une stratégie de rachat dans le but de rétablir l’équilibre concurrentiel. En plus de révéler l'incapacité de la justice américaine à faire appliquer les lois antitrust. Reste à voir qui sera à la merci des uns ou des autres.