Kitsch, étranges ou ratées, les performances dérangeantes font (volontairement ou involontairement) à chaque édition de l'Eurovision partie intégrante du spectacle. En voici dix, embarrassantes à en cauchemarder (et en rire).
Et le malaise fût. Depuis sa naissance en 1956, le concours de l’Eurovision a offert de nombreuses prestations un peu spéciales, un peu ratées, un peu des deux, des séquences qui ont créé un certain malaise et qu'on prend un malin plaisir moqueur à voir ou revoir.
Eurovision 2022, Sasha Bognibov, «I Just Had Sex With Your Ex», Moldavie
Qu’est-ce qui est le plus douloureux pour le pauvre spectateur qui endure Sasha, candidat moldave en 2022 ? La production au ras des pâquerettes, la tranche de vie qui lui est contée avec fierté dans le texte («Je viens de coucher avec ton ex») ou bien le teint blafard de l’interprète qu’on dirait revenu d’entre les morts (ce qui expliquerait la faiblesse de sa voix) ?
Eurovision 2004, Piero and the music starts, «Celebrate», Suisse
32 pays ont voté en demi-finale et aucun n'a pensé que cette chanson méritait ne serait-ce qu'un seul point. Pourtant le chanteur a tellement donné de sa personne que la dernière partie tenait plus du gémissement que du chant... «Clap your hands» martèle-t-il, priant ainsi de manière totalement contre-productive l'auditeur de ne pas se taper la tête contre les murs.
Eurovision 2008, Dustin the Turkey, «Irelande Douze Pointe», Irlande
L’Irlande ne savait plus où se mettre en 2008. En plus, la Saint-Patrick était gâchée, la dinde n’était pas dans le four mais aux manettes
Eurovision 2012, Buranovskiye Babushki, «Party Everybody», Russie
Les pubs Tipiak ont beau nous avoir un peu habitués, le show de ce girls band endiablé a sur le moment surpris. Qu'il ait ravi la deuxième place avec une chanson dont les paroles, une fois traduites, consistent en «le chat est heureux, le chien est heureux, le chat est heureux, le chien est heureux, nous sommes de bonne humeur...» révèle une exquise couche supplémentaire de gênance :
Eurovision 2014, Donatan & Cleo, «My Słowianie, We Are Slavic», Pologne
Certains esprits mal placés voient ci-dessous la version soft porn de la performance ci-dessus…
Eurovision 2008, Elnur & Samir, «Day after Day», Azerbaïdjan
Niveau théâtral, la question n’est pas Stanislavski ou Brecht...
Eurovision 2013, Cesar, «it’s my life», Roumanie
Trop habitée aussi fut cette performance au concept fort (difficile d'écouter jusqu’au bout sans défaillir) : Dracula, les doigts coincés dans une porte.
Eurovision 2006, Lordi, «Hard Rock Hallelujah», Finlande
A l’Eurovision, le rayon horreur est toujours bien achalandé
Eurovision 2009, Krassimir Avramov, «Illusion», Bulgarie
Avec un goût prononcé pour les rites sataniques…
Eurovision 1998, Guildo Horn, «guildo hat euch lieb», Allemagne
Le clown de «Ça» n’est rien à côté de ça, et si la malaisance avait une coupe de cheveux se serait la sienne…