CANAL+ propose depuis le début de cette semaine des sous-titres adaptés aux dyslexiques et autres personnes atteintes de troubles DYS.
C'est une première mondiale. CANAL+ propose des sous-titres conçus pour être accessibles aux dyslexiques, afin de permettre un meilleur accès aux contenus en version originale à ces personnes atteintes de troubles de la lecture.
Ces sous-titres sont disponibles sur la plate-forme myCANAL en option dans le menu de paramétrage des langues et des sous-titres, comme l'indiquaient précédemment dans un communiqué commun mardi le groupe audiovisuel, l'association spécialisée Puissance Dys et l'agence de communication BETC (qui avait déjà travaillé sur Mindcraft en 2022).
CANAL+ a par ailleurs prévu «d'intégrer (ces sous-titres spéciaux, ndlr) de manière plus large par la suite dans son offre de programmes».
Baptisés Dystitles, ils ont été mis au point à partir des travaux de l'orthophoniste et neuropsychologue Béatrice Sauvageot, présidente de l'association Puissance Dys. Ils se veulent «adaptés à la lecture à la fois pour les personnes dyslexiques et non-dyslexiques», selon le communiqué.
Des tests préalables réussis
Avec une typographie classique, «les personnes dyslexiques (...) doivent prendre le temps de déchiffrer chaque mot pour en comprendre le sens et n'ont donc pas toujours le temps de lire les sous-titres d'une scène avant que ceux-ci ne disparaissent», souligne le communiqué.
Ces sous-titres utilisent pour cela une typographie particulière : des surfaces blanches sont insérées dans tout ou partie de l'espace intérieur des lettres (ce qu'on appelle les contreformes), elles-mêmes écrites en noir. Par exemple, un D majuscule est écrit en noir avec un fin contour blanc, et son espace intérieur est entièrement rempli de blanc.
Cette typographie particulière permet aux dyslexiques «d'appréhender les sous-titres grâce à un design qui correspond à la manière dont leur cerveau perçoit les lettres», explique Béatrice Sauvageot.
la police dys, un monde bilingue à l'écrit? pic.twitter.com/Chpiz2U2AV
— Béatrice Sauvageot (@BSauvageot) October 17, 2022
Ils sont également «compréhensibles par les personnes non-dyslexiques, après un léger temps d'adaptation», ce qui permettra à toute la famille de profiter du même programme en même temps.
.@canalplus crée des sous-titres adaptés aux dyslexiques et autres personnes atteintes de troubles DYS
Agence : @BETCParis Via : @maxsaadahttps://t.co/uPMLhhUFFN pic.twitter.com/fH2h9Zri5V— la Réclame (@laReclame) April 25, 2023
«Nous avons fait des tests auprès de nos abonnés. Les retours sont extrêmement positifs», a assuré le directeur général de CANAL+ France, Gérald-Brice Viret, au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France.
La dyslexie fait partie des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), dits «troubles dys», avec la dysphasie (langage) ou la dyspraxie (développement moteur et écriture). Elle est un trouble spécifique de la lecture, comme la définit l’OMS. Il s’agit également d’un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit, caractérisé par de grandes difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…).
Même s'ils sont difficiles à quantifier précisément, «les troubles dys sont fréquents» et «concerneraient près de 8% des enfants d'âge scolaire» en France, selon la Haute autorité de santé (HAS).