Attendue depuis sept longues années, la suite de la série britannique «Happy Valley» sera de retour ce lundi sur Canal+, avec une saison 3 qui sera aussi la dernière. Un crève-coeur pour tous les fans de ce bijou de drame social et intimiste sur fond de polar.
La dernière enquête a sonné pour la charismatique Catherine Cawood. L'héroïne de «Happy Valley» (merveilleuse Sarah Lancashire) - qui pourrait être une sorte de grande soeur du personnage de Kate Winslet dans «Mare of Easttown» - flic quinquagénaire qui ne s'en laisse pas conter dans une Angleterre en proie à la violence, compte maintenant les jours qui la séparent d'une retraite bien méritée.
Dans «sept mois, une semaine et trois jours», elle raccrochera l'uniforme. La pince-sans-rire raconte que les flics comme elle meurent (d'ennui) dans les cinq années qui suivent leur départ, raison pour laquelle elle envisage pour ses vieux jours de tailler la route dans un 4x4. Alors que le véhicule d'occasion trône déjà devant sa maison, il lui reste encore quelques crimes sordides sur lesquels enquêter, et une crise familiale à régler.
Après toute une existence de dur labeur et une vie personnelle compliquée, celle qui a élevé elle-même son petit-fils (né d'un viol) après le suicide de sa fille, ne s'est jamais apitoyée sur son sort et a toujours mené ses investigations avec détermination et une perspicacité que ses homologues masculins, à leur grand dam, n'ont jamais pu égaler.
Un succès monstre outre-Manche
Situant encore son récit dans un Yorkshire en proie à la crise économique et rongé par la drogue, la créatrice Sally Wainwright la plonge de nouveau dans la grisaille et la boue, face à la bétise crasse de ses collègues et le désespoir de toutes parts.
Chômage, violences conjugales... Le tableau est sombre, très sombre, mais «Happy Valley» évite toute exagération tire-larmes. Elle n'épargne cependant pas les spectateurs d'une émotion poignante en leur montrant avec acuité les félures et les blessures des personnages qu'elle dépeint avec une grande délicatesse. Si les intrigues policières restent finalement au second plan, elles permettent d'explorer plus en profondeur toute la personnalité de l'héroïne. Une femme courageuse que tous les fans de la série sont profondément tristes de devoir quitter à l'issue des six ultimes épisodes.
Outre-Manche, plus de neuf millions de téléspectateurs ont chaque semaine suivi son quotidien de battante sur la BBC. La saison 3 de «Happy Valley» (mal nommée joyeuse vallée) arrive en France ce 20 mars sur Canal+, les lundis à raison de deux épisodes par soirée, ainsi que sur MyCanal, où les deux premières saisons sont toujours disponibles.