Invitée de TPMP ce mercredi 8 février, à l’occasion de la publication de «PPDA, Prince noir» de Romain Verley publié aux éditions Fayard, l’éditrice Isabelle Saporta a défendu l’ouvrage suite à la polémique qui a entouré sa sortie. Elle est également revenue sur cette affaire qui touche l’ancien présentateur du 20h de TF1.
Dans son livre «PPDA, Le prince noir» sorti le mercredi 8 février, le journaliste Romain Verley signe un long portrait de Patrick Poivre d’Arvor et dénonce l’omerta qui régnait autour des affaires dont l’ancien présentateur du JT de TF1 est accusé. Actuellement, vingt-deux plaintes ont été déposées.
L’éditrice de l’ouvrage, Isabelle Saporta, a profité de sa venue sur le plateau de TPMP ce mercredi, jour de la sortie du livre, pour faire des révélations sur les victimes supposées de PPDA. Elle a notamment dénoncé «un système qui faisait semblant de ne pas voir». «Tout le monde faisait semblant de ne pas voir alors que tout le monde savait que ces jeunes femmes allaient à l’abattoir dans ce bureau de sinistre réputation qu’il fermait à clé», a-t-elle poursuivi.
L’éditrice a ensuite livré des détails rapportés par plusieurs victimes présumées dans leurs témoignages. C'est notamment le cas d'une femme qui raconte que le jour de la mort de Solenn - la fille de PPDA qui s’est suicidée à l’âge de 19 ans - le présentateur l'avait appelée pour lui annoncer la terrible nouvelle. «Il m'a proposé de revenir assister à un second JT si je le voulais, j'ai accepté (...) Je me suis sentie piégée, extrêmement mal à l'aise. Je me suis dit qu'il ne pouvait rien m'arriver car j'avais l'âge de sa fille qui venait de mourir». Romain Verley précise que «ce détail sordide est révélé par une femme qui accuse PPDA de l'avoir violée dans son bureau sous le portrait de sa fille», a-t-elle relaté.
le livre attaqué par les victimes pour Atteintes à la vie privée
Le livre a bien failli ne pas être publié ce mercredi. Fayard avait été assigné en justice la veille de la parution par l’une des femmes qui a porté plainte contre Patrick Poivre d’Arvor. Elle reproche à l’auteur d’avoir révélé les détails de sa plainte sans son accord.
D'après Le Parisien, elle avait demandé mardi la suppression des extraits concernés «sous astreinte de 500 euros par jour de retard» afin de «protéger sa vie privée et son entourage familial et professionnel». Une dizaine d'autres victimes de PPDA ont elles aussi tenu ce mardi à contester les méthodes de Romain Verley à qui elle ont envoyé un mail commun, comme le rapporte le journal.
Le tribunal de grande instance de Paris a finalement autorisé la sortie du livre.
«On ne divulgue pas des témoignages par voyeurisme, mais pour dénoncer un système, un modus operandi (…) Je comprends leur douleur, mais c'est important de faire une enquête journalistique pour rapporter des faits étayés par une centaine de témoins, dénoncer un système et tenter de sortir de l'omerta» s'est défendu l'éditrice dans les colonnes du Parisien.
Sur le plateau de TPMP ce mercredi, elle a ajouté que si la plaignante avait obtenu gain de cause, il aurait fallu «pilonner les 20.000 exemplaires du livre» ce qui aurait «signé la mort» de l’ouvrage. Une mort de l’ouvrage qui aurait été une grande défaite pour le journalisme, en même temps qu’une «victoire» pour PPDA, a-t-elle estimé.