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Marie-Antoinette féministe : signée par la scénariste de «La Favorite», la nouvelle Création Canal+ dévoile une facette inédite de la reine

Somptueuse série historique, avec notamment la révélation Emilia Schüle dans le rôle-titre, «√Marie-Antoinette» arrive ce 31 octobre sur Canal+.

Une fascinante icône de l’Histoire de France. Ecrite par l’historienne britannique Deborah Davis (scénariste du film oscarisé «La Favorite» de Yórgos Lánthimos) et réalisée par Pete Travis et Geoffrey Enthoven, «Marie-Antoinette», nouvelle Création Originale Canal+, jette une lumière inédite sur la destinée mouvementée de cette jeune princesse, qui quitta son pays natal pour venir épouser le dauphin de France.

Emilia Schüle (Berlin 59) tient le rôle-titre et donne la réplique à Louis Cunningham (Bridgerton) dans la peau de Louis XVI, James Purefoy (Sex Education) en Louis XV, ou encore Gaia Wess (Vikings), en Madame du Barry. 

Des résonances modernes

Pour les producteurs, le personnage de Marie-Antoinette s’est imposé, tant il a des résonnances modernes aujourd’hui. C’était disent-ils, une «figure inspirante», «extrêmement référencée mais encore trop méconnue».

La série «Marie-Antoinette», qui pourrait être présentée comme le pendant intime de la série «Versailles» (également Création Originale Canal+), donne selon eux l’occasion de la découvrir sous une autre facette.

Elle met l’accent sur son émancipation, elle qui «s’est affranchie des règles qu’elle trouvait absurdes». «On l’a un peu imaginée comme une Alice au Pays des Merveilles», confient ses créateurs. Quant à ce qui relèverait de la fiction, ils soulignent que «l’histoire n’est jamais qu’une question de point de vue». Pour le réalisateur Pete Travis («Angles d'attaque»), «il ne fallait surtout pas faire moderne pour faire moderne, mais trouver la vérité du moment». 

Une série « féministe »

Marie-Antoinette était âgée d’à peine 14 ans quand elle a quitté l’Autriche et sa mère pour gagner la cour de Versailles. «C’est encore une jeune enfant têtue et dissipée qui doit se plier aux règles de l’étiquette française, nombreuses et compliquées», comme l'annonce le pitch de la série de Canal+.

«Je voulais savoir exactement qui elle était», explique la scénariste Deborah Davis. «Elle est arrivée très jeune à Versailles, elle a compris ce qu’elle voulait devenir». «Féministe» en cela dit-elle, la série est également «moderne» par le fait que les ados d’aujourd’hui ont dans le fond les mêmes aspirations que ceux d’hier : «Ils sont contre ce qu’ils jugent ridicules», analyse-t-elle.

«Marie-Antoinette débute sa vie à la Cour tel un bouquet de fleurs sauvages. Peu à peu, elle se transforme en une adolescente rebelle, déterminée à marquer son époque. Elle devient une Reine incarnant la modernité de son temps ; Louis XVI a peut-être été couronné Roi de France, mais il s’agit bien du règne de Marie-Antoinette. C’est à travers son regard que nous découvrons le monde sombre, manipulateur et misogyne de Versailles, où elle incarne des valeurs de liberté personnelle, d’individualité, d’égalité et d’autodétermination. D’une certaine manière, nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui grâce à Marie-Antoinette», estime l'historienne.

«La jeune princesse souffre rapidement de ne pouvoir vivre sa vie comme elle l’entend. Elle est constamment sous pression pour perpétuer la lignée des Bourbons. Une mission plus compliquée que prévue : même si la relation entre Marie-Antoinette et Louis XVI s’améliore au fil du temps, sept années leur seront nécessaires pour consommer leur mariage. De la jeune dauphine à la reine du style, véritable icône de la mode, Marie-Antoinette impressionne rapidement par son charisme et son naturel. Elle va progressivement comprendre les codes et les secrets de la cour française et recréer totalement Versailles à son image : libre, indépendant et féministe !» 

Louis XVI y est également présenté sous un nouveau jour, une sorte de geek, un jeune homme taciturne mais brillant. «Il n’avait que 16 ans quand on a voulu le marier, il n’était pas très intéressé par les filles et le sexe en général. Le considérer comme un idiot c’est faire erreur. Il était très éduqué, mais à 20 ans encore un peu trop jeune pour gouverner», explique la scénariste, pour qui «Marie-Antoinette et lui étaient juste deux ados, un peu trop jeunes pour le poids des responsabilités qui ont pesé sur eux». 

Un casting au top

Pour l'actrice germano-russe Emilia Schüle qui interprète l’héroïne, «Marie-Antoinette était bien plus que ce que les gens pensent savoir d’elle. Elle était une artiste, une icône, elle voulait changer les choses. C'est un personnage très complexe, très agréable à incarner».

Cela reste «la plus belle histoire d’amour» qu’elle a jamais jouée, confie en outre la jeune femme qui crève ici littéralement l'écran. «Il y a une belle amitié entre eux», surenchérit Louis Cunningham, qui joue Louis XVI. «C’est une femme exubérante et Louis, qui est très timide, n’a aucune idée de comment l’approcher. Ils n’ont pas consommé leur relation pendant sept ans car il n’était pas porté sur la chose. A l’époque le sexe était très politique», analyse-t-il. 

Beaucoup plus expansif que Louis XVI, Louis XV est brillamment interprété par un formidable James Purefoy («The Following»). «C’était un roi gentil, avec une vie sexuelle riche», s'amuse-t-il à décrire en quelques mots son exubérant personnage.

Son amante, la comtesse du Barry, est jouée par une magnétique Gaïa Weiss. Magnifique, l’actrice française, vue notamment dans la série «Vikings», dit avoir appris beaucoup de son personnage pour qui elle ne tarit pas d'éloges. «Elle est née très pauvre, mais n’était pas impressionnée ni effrayée par la cour. Elle a utilisé tout ce qu’elle avait à son avantage», autrement dit un talent rare pour les manigances, qui vont dans la série susciter l'attraction puis le courroux de Marie-Antoinette...

Une suite déjà en cours de production

La saison 2 est déjà en cours d’écriture. «Nous y défendrons la thèse que la Révolution est en fait partie de la famille royale... La série a été pensée pour trois saisons», annonce d'ores et déjà la production. 

Et on ne peut que s’en réjouir. Le casting est formidable, et les costumes et les décors - supervisés respectivement par Madeline Fontaine (détentrice de trois Césars, un BAFTA, une nomination aux Oscars) et Pierre Quefféléan, césarisé lui en 2018 pour les décors d’«Au revoir là-haut» (Albert Dupontel, 2017), fabuleux. Le tournage a eu lieu en partie à Versailles, à Fontainebleau, et dans des studios à Brie sur Marne.

Les fans de somptueuses fresques historiques mais également ceux de drames familiaux à la «Succession» ne devront donc manquer sous aucun prétexte cette très addictive «Marie-Antoinette». Ils ont pour cela rendez-vous à partir du 31 octobre, les lundis, à 21h, sur Canal+ à raison de deux épisodes et disponible sur myCANAL.

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