Pendant 15 ans, Charles Cullen a semé la mort dans les hôpitaux où il travaillait en tant qu’infirmier. Son parcours sera au cœur du téléfilm «The Good Nurse», à découvrir à partir du 26 octobre, avec Eddie Redmayne et Jessica Chastain dans les rôles principaux.
L’Ange de la mort. Le surnom donné à Charles Cullen fait froid dans le dos, et Netflix lui consacre un film, à voir sur les écrans à partir du 26 octobre prochain, avec Eddie Redmayne dans la peau du serial killer. Entre 1988 et 2003, cet homme originaire du New Jersey, aux États-Unis, a semé la mort dans les hôpitaux où il était employé en tant qu’infirmier. Son mode opératoire était toujours le même : il injectait à ses victimes des doses mortelles de digoxine (un médicament pour le traitement des problèmes cardiaques, ndlr), d’adrénaline, ou d’insuline dans les poches de perfusion intraveineuse. S’il a reconnu avoir tué 29 personnes, ainsi que 6 tentatives de meurtres, certains estiment que le nombre réel de ses victimes est largement supérieur, et pourrait dépasser les 400 décès.
Troubles mentaux
Charles Cullen est né le 22 février 1960 à West Orange, dans le New Jersey. Chauffeur de bus, son père est mort à l’âge de 56 ans. Charles était âgé de 7 mois. Sa mère, femme au foyer, a ensuite perdu deux de ses enfants, ce qui a beaucoup affecté Charles qui tentera de se donner la mort à 9 ans, en avalant des liquides d’un kit de chimie. Ce sera sa première tentative de suicide sur la vingtaine qui jalonneront son existence.
En décembre 1977, sa mère meurt dans un accident de voiture alors qu’une de ses sœurs se trouve au volant du véhicule. Quelques mois plus tard, il s’engage dans la marine, et rejoint une unité de sous-mariniers. En 1984, il est écarté de l’armée sur décision médicale, et suit une formation pour devenir infirmier. Trois ans plus tard, il épouse Adrienne Taub avec laquelle il a deux filles.
L’Ange de la mort
En 1988, Charles Cullen obtient son premier emploi d’infirmier au service des grands brûlés du centre médical de St. Barnabas. C’est là qu’il confiera aux enquêteurs avoir commis son premier meurtre. Du moins aussi loin qu’il s’en souvienne. Quatre ans plus tard, sa femme demande le divorce en raison de violences conjugales. Charles Cullen se retrouve à devoir payer une pension alimentaire. À chaque fois que les soupçons commencent à naître sur ses pratiques, il quitte son poste, et se fait embaucher dans un nouvel établissement.
Profitant d’une pénurie de main d’œuvre d’infirmiers à travers le pays, et du fait que les hôpitaux ne pratiquaient pas de vérification sur les antécédents de leurs employés – notamment sur leurs éventuels problèmes mentaux – il a réussi à ne pas être démasquer pendant toutes ces années. Il affirmera plus tard avoir voulu arrêter son métier d’infirmier, mais sa détresse financière (il se déclarera insolvable en 1998) l’aurait obligé à continuer.
Arrestation et peine de prison
En 2002, une de ses collègues le dénonce après avoir retrouvé des médicaments dans une poubelle. Il sera identifié comme le coupable, et licencié. Une enquête sur les morts suspectes l’impliquant sera menée, avec l’aide du témoignage de plusieurs infirmières ayant travaillé avec lui. Mais aucune vérification détaillée de son passé ne sera réalisée, et il sera finalement relâché faute de preuves tangibles.
Ce n’est qu’en 2003 qu’il sera finalement arrêté et mis en détention après une enquête sur une nouvelle série de morts suspectes dans un hôpital du New Jersey. Un an plus tard, il avouera avoir tué pas mois de 29 personnes, ainsi que 6 tentatives de meurtres. Il parviendra à éviter la peine de mort, et purge aujourd’hui une peine de prison à vie sans possibilité de remise en liberté.