Les premières critiques de la très attendue série «House of the Dragon», le préquel de «Game of Thrones» dont la diffusion débute en France ce lundi 22 août sur OCS City (en direct des US à 3h du matin), sont tombées.
Réussite ou déception ? Trois ans après le final (que d’aucuns s’accordent à trouver raté) de la 8e et dernière saison de «Game of Thrones» - monument qui a marqué à jamais l’Histoire des séries (et de la pop culture en général), le premier spin-off «House of the Dragon», s’apprête à enfin montrer le bout de son nez.
Le bébé, dont la gestation a été coûteuse et longue, suscite l’excitation chez les fans de fantasy qui n’en peuvent plus de patienter avant de découvrir s'il ressemblera ou non à sa maman. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs sûrement déjà réglé leur réveil pour la découvrir à l'heure US sur OCS à 3h du matin, dans la nuit de dimanche à lundi...
Le Feu règnera ce lundi, dès 3h du matin pic.twitter.com/thcYFTjH4q
— OCS (@OCSTV) August 18, 2022
Avant qu’ils ne puissent se faire une idée par eux même de ce que vaut ce nouveau show basé, comme GOT, sur les écrits de George R.R. Martin, certains journalistes qui ont pu déjà visionner les six premiers épisodes, livrent ce vendredi 19 août leur analyse. Si tous ne se montrent pas dithyrambiques, la majorité se montre élogieuse, considérant la nouvelle venue comme une réussite voire «meilleure» que l’originelle.
Basée sur son livre tentaculaire «Fire & Blood» paru en 2018, lequel situe son action (fictive) 200 ans avant la bataille pour les sept royaumes représentée dans «Game of Thrones», «House Of The Dragon» revient sur les événements qui ont conduit à la guerre de succession sanglante qui s’est jouée chez les Targaryen (soit les ancêtres de Daenerys, incarnée par Emilia Clark dans GOT).
La journaliste du Guardian a qualifié «House Of The Dragon» de «succès retentissant», lui attribuant quatre étoiles et notant qu'elle «semble bien partie pour devenir un aussi fascinant jeu d'échecs politique que son prédécesseur», relevant aussi qu'elle est «conçue pour satisfaire pleinement les fans de fantasy purs et durs».
Le Times précise que la série est «accessible à tous ceux qui n'ont pas vu une seconde de ‘Game of Thrones’, mais d'une familiarité rassurante pour ceux qui ont tout regardée».
IGN se montre ravi : «on dirait que Game of Thrones et de retour – et pas à la manière de la saison 8». «La première de House Of The Dragon marque un début solide et bien maîtrisé (…) Cela semble très proche de son prédécesseur dans le ton et le contenu, mais établit immédiatement une lutte pour le pouvoir autour d'un roi aimable et faible et de nouveaux personnages vifs pour mener les batailles. Nous avons aussi des dragons, de la consanguinité et du ressentiment. C'est bon d'être de retour dans le monde de trahisons de Westeros».
Alors que le Financial Times relève la magnificence des images «pas surprenante à l’heure des budgets sans fond», et se pâme devant «les prises de vue aériennes» et les «gros plans de dragons», la BBC évoque «une situation fascinante, pleine de motivations compréhensibles et de dilemmes moraux (…) C'est du pur Game of Thrones, mais pas comme vous vous en souvenez», dit le journaliste. Stephen Kelly note en effet des différences entre la série et celle qui l'a précédée : «House of the Dragon diffère de Game of Thrones de plusieurs manières, bien qu'il soit remarquable à quel point elle lui ressemble et se fasse sentir de prime abord comme une continuation naturelle de la série».
Un point de vue qui diffère quelque peu de celui de The Independant. «Le plus grand compliment que je puisse faire à House of the Dragon, a écrit le journaliste, est d'observer à quel point cela ressemble à Game of Thrones».
Bien que les critiques s’avèrent globalement positives, le magazine Rolling Stones se montre un peu moins enthousiaste : «Peu importe le nombre de dragons CGI qu'elle a à offrir, la nouvelle série ne ravivera pas le feu dans le cœur des téléspectateurs qui ont aimé Game of Thrones à un moment donné, non pas pour l'univers, mais pour les personnes qui s'y trouvent». La journaliste du magazine souligne qu’«il manque une chose - au moins parmi les six épisodes disponibles pour les critiques - c'est la légèreté. «Il y a un peu d'humour ici», regrette-t-elle.
Le critique d’Empire fait partie des quelques rares critiques à être plutôt déçus, jugeant que «l’écriture manque d’éclat et de la profondeur de Game of Thrones».
«La série préquelle tant attendue de HBO a les épées et la flamme du dragon, la Main et le Trône de fer. Mais il manque quelque chose», lit-on également dans le New York Times. «Les dragons sont plus abondants au cours de cette période antérieure (à celle de GOT, ndlr), mais ils sont de manière plus visible générés par ordinateur et moins terrifiants (du moins pour les examinateurs). Les paysages urbains et les châteaux isolés semblent moins grandioses, les scènes de bataille moins vives. Cela peut refléter une décision consciente de se recentrer et de faire une histoire à une échelle différente, mais les comparaisons sont inévitables et défavorables», regrette le journaliste.
«Situé dans ce qui est, du moins au départ, un interrègne relativement paisible dans l'histoire épique de Martin, le spectacle est fermement axé sur l'intrigue du palais; c'est un peu comme le grand succès actuel de HBO, ‘Succession’, avec des dragons au lieu d'hélicoptères», résume-t-il. «Les Targaryen aux cheveux blancs détiennent le trône de fer, mais leur structure familiale désordonnée complique leurs efforts pour le conserver. L'aînée des enfants du roi est une fille, Rhaenyra (Milly Alcock, remplacée à la mi-saison par Emma D'Arcy), et même si nous pouvons voir qu'elle est bien qualifiée pour lui succéder, son sexe signifie qu'elle devra relever des défis de tous les côtés : son oncle débauché, Daemon (Matt Smith); les enfants de son amie devenue rivale, Alicent (Emily Carey, plus tard Olivia Cooke) ; et des ennemis extérieurs à la famille», continue-t-il, saluant le sérieux de l'intrigue.
«En tant qu'exploration du contrat social dans une monarchie décadente et allégorie de maux modernes, y compris le sexisme patriarcal et l'effet corrosif des armes de destruction massive, 'House of the Dragon' est raisonnablement intelligent et bien assemblé. La colère de Rhaenyra et d'autres personnages féminins face au prix, parfois violemment physique, qu'elles paient pour être des femmes est présentée de manière crédible et souvent émouvante (…) Cependant, ce sérieux ne se traduit pas par un drame engageant. Il y a beaucoup de gens assis autour de tables parlant des problèmes du royaume, ce qui serait bien avec modération», estime-t-il.
«La série nous embarque principalement d'une réunion du conseil du Roi Viserys à une autre sans avoir souvent l'occasion de nous faire vibrer», estime lui aussi le journaliste de CNET, «hormis quelques scènes d'action parcimonieuses et les apparitions toujours majestueuses des dragons de la famille, House of the Dragon se présente d'abord comme une série bavarde qui n'a surtout gardé de Game of Thrones que sa propension aux manigances politiques», estime-t-il, soulignant malgré tout qu’«il en était de même pour Game of Thrones à ses débuts. La série de D.B Weiss et David Benioff faisait elle aussi la part belle à de longues scènes de dialogue et avait mis un peu de temps à trouver son rythme et mettre en place ses protagonistes.»
Du côté des images, pour RTL «House of the Dragon» propose indéniablement «du grand spectacle. Visuellement déjà, on peut remarquer que l'on retrouve le niveau de Game of Thrones : les dragons sont beaux et terrifiants, les décors naturels sont toujours à couper le souffle et les costumes devraient une fois encore permettre à HBO de récupérer quelques récompenses. Les acteurs font aussi un travail remarquable pour développer leurs personnages, sans jamais les caricaturer». Toutefois la magie de GOT ferait défaut : «La série saupoudre ici et là quelques allusions à la prophétie de Game of Thrones mais on n'a pas retrouvé le mystère et la magie de la série principale. Pas d'étoile enflammée dans le ciel, d'ombres meurtrières, de sorcière rouge, d'épée enflammée, de corneilles aux trois yeux ou de roi de la Nuit... Cette dose de mystère et de sorcellerie était souvent ce qui motivait une partie de la 'fanbase' de Game of Thrones qui se plongeait dans des théories et des décryptages infinis».
Le site cineserie «valide». «On retient de ces six premiers épisodes avant tout l'aspect politique et la représentation des traditions pour mieux questionner notre monde moderne. Une approche qui fait presque oublier l'aspect fantastique de l'univers, en dépit d'une présence plus que notable de dragons. Ce qui ne veut pas dire que le spectacle n'est pas au rendez-vous, bien au contraire. Comme Game of Thrones, House of the Dragon impressionne visuellement et propose de l'action captivante et violente, qui implique généralement l'excellent Daemon Targaryen, le frère du roi. Parfaitement interprété par Matt Smith, le personnage se montre impitoyable, et nul doute que le public adorera le détester, comme certains Lannister avant lui».