Après le succès colossal du premier film en 1986, «Top Gun : Maverick» – présenté le 18 mai au festival de Cannes et dont la sortie en salles est prévue ce mercredi – vient tirer sur le fil de la nostalgie plus de trente ans plus tard. Au risque de défaire les bons souvenirs laissés par la version originale.
Le réalisateur du premier volet, Tony Scott, décédé en 2012 – et dont le film est dédié à la mémoire – serait certainement fier du travail de son successeur, Joseph Kosinski. Autant le dire immédiatement, Top Gun : Maverick, qui sort au cinéma dès ce mercredi, ne va pas s’imposer comme un chef d’œuvre incontournable du 7e Art. Par contre, il parvient habilement à replonger les spectateurs dans l’ambiance très particulière de l'original autour d’un scénario simple, mais terriblement efficace.
Tom Cruise retrouve le personnage de Pete «Maverick» Mitchell, un génie du pilotage qui n’a rien perdu de son côté tête brûlée, et dont les actes continuent d'enrager ses supérieurs hiérarchiques. Ce dernier n’a jamais dépassé le grade de commandant au sein de l’armée par choix personnel. Mais quand il commet la provocation de trop auprès d’un amiral, Pete Mitchell est à deux doigts de la retraite forcée.
C’est son ami, Tom «Iceman» Kazansky, qui lui offre son ultime mission : devenir instructeur à l’école Top Gun auprès des meilleurs pilotes du pays pour les former en vue d'effectuer une mission particulièrement périlleuse. Des jeunes talents du pilotage parmi lesquels se trouve le fils de son ancien coéquipier, Goose, dont la mort ne cesse de le hanter.
Tom Cruise est éternel
Les spectateurs qui gardent un souvenir ému du film de 1986 peuvent déjà réserver leur ticket d’entrée. Ils ne seront pas déçus par ce second volet où les clins d’œil à l’original sont nombreux, sans jamais être forcés (ou presque). Il y a bien quelques moments «carte postale» dont on se passerait sans difficulté, mais cela s’intègre parfaitement à l’ensemble du film, et ne dure jamais assez longtemps pour créer un malaise.
Et puis, il y a Tom Cruise. L’acteur se sublime une nouvelle fois dans le rôle principal auquel il donne une certaine profondeur émotionnelle. On a envie de voir Pete Mitchell réussir, on se prend au jeu quand il donne une leçon de pilotage aux jeunes cadors de l’armée, on s’amuse de le voir jouer avec les nerfs de ses supérieurs. La partition est parfaitement exécutée par le comédien qui fêtera ses 60 ans en juillet prochain (allez, encore 5 ans avant la retraite !).
La présence de Val Kilmer, qui reprend le rôle d’Iceman malgré le cancer dont il souffre depuis des années, suscite une réelle émotion. C’est à la fois beau, et triste. Miles Teller incarne à merveille le rôle du fils de Goose (joué par Anthony Edwards dans l’original, ndlr). Monica Barbaro, Glen Powell et tous ceux qui incarnent les jeunes pilotes sont particulièrement attachants. La présence de Jennifer Connelly, Jon Hamm ou encore Ed Harris est très appréciables.
Au final, Top Gun : Maverick réussit le tour de force de nous emporter dans une nouvelle aventure qui se révèle captivante malgré un scénario totalement convenu. C’est un pur divertissement qui a le mérite de ne pas chercher à être autre chose. Et le talent de Tom Cruise – peu importe ce qu’on peut penser de lui autrement – y est pour beaucoup.