Une mini-série contre l’oubli. Création originale française diffusée sur Disney+ à partir du 11 mai, «Oussekine» revient sur la mort de Malik Oussekine dans les années 1980, à Paris.
Déclinée en 4 épisodes, cette fiction créée et réalisée par Antoine Chevrollier revient sur les événements tragiques de la nuit du 5 au 6 décembre 1986, où le jeune homme de 22 ans sera matraqué à mort par des policiers dans le hall d’un immeuble à Paris. Une tragédie qui s’est déroulée en marge des manifestations étudiantes contre le projet de la loi Devaquet, du nom du ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque, qui voulait réformer l'entrée à l'université en instaurant une sélection. Malik Oussekine n’avait pas pris part au mouvement, et sortait d’un concert de jazz au moment où il a été pris pour cible.
En France, l’émotion fut vive au lendemain de sa mort. Avec 200.000 personnes dans les rues à travers le pays pour lui rendre hommage. Dans l’ombre, c’est toute une famille franco-algérienne qui doit composer avec cette douleur insupportable, et l’injustice d’une situation qui va alimenter le discours politique. Avec tous les abus et les outrances que cela suppose.
«On a vraiment plongé en profondeur dans la vérité de l'histoire et ça nous a permis de surmonter les difficultés propres à la fiction. La vie a plus d'imagination que la fiction. Quand on a découvert jusqu'où cette histoire avait pu aller sur le plan des manipulations politiciennes ou policières, on s'est dit que si ça avait été une pure fiction on n'aurait pas osé aller jusque-là», a précisé Julien Litli, l'un des scénaristes, lors d’une conférence de presse.
Sensibiliser les jeunes générations
Devant cette mini-série, ce qui peut se révéler particulièrement déstabilisant, c’est à quel point ce récit peut faire écho avec l’actualité. Et ce trente-cinq ans après les faits. Un constat à la fois fascinant, décourageant, mais essentiel. Car revenir sur cette tragédie permettra, peut-être, d’éclairer et de sensibiliser les jeunes générations sur les questions de racisme, de violences policières, ou d’injustice.
«C'était essentiel de faire partie d'un projet comme Oussekine, de pouvoir faire partie de cette histoire. Par le média de Disney, j'espère qu'on pourra toucher les plus jeunes. Il y en a beaucoup pour qui le nom d'Oussekine n'évoque rien, alors que je pense que c'est important de rappeler l'histoire, ce genre de fait, pour expliquer pas mal de colères d'aujourd'hui, d'injustices qui se reproduisent», lance l'actrice Naidra Ayadi, qui joue le rôle de Fatna, l'une des grandes sœurs de Malik, dans la mini-série.
À l’écran, les téléspectateurs retrouveront Kad Merad dans le rôle de l’avocat Georges Kiejman, et Olivier Gourmet dans celui du ministre délégué à la sécurité Robert Pandraud. Hiam Abbass (Succession, Ramy), Malek Lamraoui, Tewfik Jallab, Slimane Dazi, Thierry Godard, Mathieu Demy, ou encore Gilles Cohen complètent le casting.