Starzplay a commencé la diffusion de Gaslit, série avec Julia Roberts et Sean Penn, qui s’intéresse au rôle de Martha Mitchell dans les révélations du Watergate, qui aboutira en 1974 à la démission de Nixon.
«Gaslit relate l’histoire du Watergate comme vous ne l’avez jamais entendue auparavant», annonce la plate-forme dont le catalogue est notamment disponible via myCanal et Canal+Séries.
La série suit donc Martha Mitchell qui, en dépit de son appartenance au parti de Nixon, sera la première personne à dévoiler publiquement l’implication de ce dernier dans le Watergate. Une révélation qui lui vaudra d’être la victime d’une vicieuse campagne de diffamation de la part de la Maison Blanche, cabale menée en partie par son propre mari, le procureur général John Mitchell. Un homme lunatique et grossier qui, en tant que meilleur ami de Nixon, aura été poussé à choisir son camp.
«Nous présentons également John Dean, un avocat de l’administration très en vue, contraint de participer à l’entreprise de dissimulation et propulsé sous les feux de la rampe avec sa femme Mo, acerbe et intelligente», confie Robbie Pickering, créateur, producteur exécutif et showrunner de Gaslit. Un duo incarné à l’écran par Dan Stevens (Downton Abbey) et Betty Gilpin (Nurse Jackie, Glow).
Julia Roberts est brillante dans ce nouveau rôle dans une série, après Homecoming (Prime Video). Son mari est incarné par un Sean Penn méconnaissable. Sa métamorphose a nécessité onze prothèses différentes qui demandaient 3h30 de travail chaque jour pour les fixer, rapporte USA Today. C’est Julia Roberts qui a souhaité qu’il incarne son mari à l’écran. «Je me suis simplement dit que ce serait fascinant pour Sean et ça l’a été. (…) L’idée de le voir habiter vraiment son personnage et avoir une transformation complète, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour devenir John Mitchell était vraiment stupéfiante», a-t-elle confié à USA Today.
«Des abrutis»
Thriller politique mais aussi comédie, Gaslit prend un malin plaisir à mettre en lumière l’enchaînement de ratés ridicules aux conséquences dramatiques que mit au jour l’enquête de Carl Bernstein et Bob Woodward, journalistes du Washington Post.
«Ce scandale a toujours été mis en scène comme un affrontement entre le Bien et le Mal, mais si vous regardez les faits de plus près, c’est une histoire humainement chaotique, loin du mythe édifiant», explique le showrunner pour Télérama, citant Burn after Reading des frères Coen comme l’un de ses modèles.
La série se concentre sur l’entourage du président, qui a activement participé à la mise en place des écoutes illégales du Parti démocrate et aux tentatives d’étouffement de l’affaire. Le parti pris, hilarant (et effrayant à la fois) est en fait de considérer que tout est en fait l’œuvre «d’abrutis». «Mais la série n’est pas une adaptation de la page Wikipedia du Watergate, c’est une auscultation de la vérité émotionnelle de celles et ceux qui y ont participé», précise-t-il toujours pour Télérama. Quant à Martha Mitchell, surnommée «la Cassandre du Watergate», ce n’est pas une lanceuse d’alerte comme les autres. «Si elle s’est mise à parler de Nixon dans la presse, ce n’était pas pour dénoncer ses abus de pouvoir, mais parce qu’elle était jalouse que son mari lui consacre tout son temps ! C’est ce geste égoïste qui a ouvert les vannes», analyse-t-il.
«L’objectif de ce projet a toujours été d’apporter une réelle humanité à ce scandale, explique aussi le showrunner. L’histoire devient ainsi beaucoup plus riche et plus proche de la réalité que les drames politiques classiques sur cette période, et bien souvent axés sur les hommes. J’ai hâte que les spectateurs découvrent les performances extraordinaires de ce casting remarquable, mené par Julia Roberts, et qui prend vie dans cette histoire palpitante, plus étrangère que la fiction, de mariage, d’amour, de trahison et, finalement, d’espoir.»