Ce jeudi 7 avril, Arte lance la saison 2 de sa série événement «En thérapie», créée par Olivier Nakache et Eric Toledano.
Après le succès (mérité) de la saison 1, En Thérapie revient avec trente-cinq épisodes inédits ancrés dans le contexte contemporain - un terreau fertile idéal pour son propos (et l'apaisement de nos esprits malmenés par elle) - de la pandémie, plus précisément de la sortie du premier confinement au printemps 2020. Entourés d’une nouvelle équipe de scénaristes et de réalisateurs, Eric Toledano et Olivier Nakache y «approfondissent leur sujet, plus que jamais attentifs à l’éclosion de la parole dans le désordre ambiant».
«Quand nous avons parlé à Hagai Levi de notre idée de situer une nouvelle saison à la sortie du confinement de 2020, il a dit oui, bien sûr : c’était une évidence.», confie Olivier Nakache. «Le contexte traverse les épisodes en toile de fond et confère une dimension nouvelle aux personnages et intrigues du créateur de BeTipul (la série israélienne qui a servi de modèle, ndlr) : l’isolement, le deuil, la perte du désir mais aussi la possibilité pour tous de se réinventer».
C’est donc cinq ans après les attentats du Bataclan - autour desquels avaient été brodés les épisodes de la saison 1 - que le psychanalyste Philippe Dayan (Frédéric Pierrot) accueille quatre nouveaux patients et autant de personnages attachants et parfaitement incarnés : Inès (Eye Haïdara), une avocate quadragénaire et solitaire, Robin (Aliocha Delmotte), un adolescent dont les parents se séparent, Lydia (Suzanne Lindon), une étudiante venue partager un sombre secret concernant sa santé et Alain (Jacques Weber), un chef d’entreprise pris dans une tourmente médiatique.
Dayan en difficulté
Divorcé et attaqué en justice par la famille de l’un de ses anciens patients, le docteur Dayan cherche lui-même de l'aide, et se tourne vers Claire (Charlotte Gainsbourg), une analyste et essayiste de renom dont il espère le soutien pour son procès en cours. Car depuis cinq ans, la famille de son ancien patient Adel Chibane le poursuit pour non-assistance à personne en danger. Aurait-il dû, aurait-il pu, l’empêcher de partir combattre en Syrie sont des questions qui hantent la nouvelle saison, engageant une réflexion intéressante sur le rôle du psy et son éventuelle influence sur la vie de ses patients. «J'accompagne mes patients dans l’exploration de leur histoire, de leurs mécanises psychiques, afin qu’ils puissent justement faire eux-mêmes leur choix. Ça n’a rien à voir avec le pouvoir», se défend Dayan dans le premier épisode.
«En difficulté, il est en attente d’un procès que lui intente la famille d’Adel Chibane (le policier joué par Reda Kateb dans la saison 1), après la mort de ce dernier en Syrie. Hagai Levi parle de cette deuxième saison comme d’une 'saison des fantômes'», explique Olivier Nakache. Au fil des épisodes, les personnages sont amenés à revisiter leur passé, à la rencontre de ce qui les hante.»
Plus que jamais besoin de la psychanalyse
«Le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez est intervenu comme consultant au cours du processus d’écriture. Il nous a aidés, avec l’équipe de scénaristes dirigés par Clémence Madeleine-Perdrillat, à aller plus loin dans la déconstruction de nos personnages», précise Eric Toledano. Un exercice à la fois passionnant à voir mais aussi bienfaiteur pour le téléspectateur.
«Le contexte récent et actuel nous confronte tous à un sentiment de solitude accru par exemple. Comment repérer petit-à-petit ce qui compte vraiment pour chacun de nous dans le vacarme de paroles creuses et la vacuité des discours. Je crois que la psychanalyse nous y aide. Nous avons grand besoin de nous entendre penser, pour parler clairement», estime aussi Frédéric Pierrot, toujours aussi formidable de sobriété et de justesse dans la peau de son personnage qui gagne en crédibilité dans cette saison 2.
L'économie est aussi de mise au niveau de la réalisation, la parole et l’écoute étant au cœur de la série qui mise plus que jamais sur le réalisme. Il est à noter qu'Olivier Nakache et Eric Toledano ont confié certains épisodes à des personnalités de renom : Emmanuelle Bercot, Agnès Jaoui, Arnaud Desplechin, et Emmanuel Finkiel, qui ont tous insufflé de manière discrète leur patte, en misant avant tout sur la subtilité. Un parti pris qui fait gagner en émotion et achève de faire d'En Thérapie un must-see.
Déjà disponible sur Arte.tv (et MyCanal), les épisodes seront diffusés sur Arte à partir du jeudi 7 avril. A noter que la première saison est toujours disponible sur Arte.tv (et MyCanal).