Dans un contexte géopolitique où la menace nucléaire soulève des inquiétudes, le documentaire «On the Morning You Wake (to the End of the World)» revient sur les événements du 13 janvier 2018 à Hawaï, pour rendre compte de la terreur qu’une telle arme est capable de provoquer sur les populations.
Ce jour-là, les habitants de l’archipel ont reçu un message émanant de l'Agence de gestion des urgences de Hawaï (HEMA en anglais) les avertissant qu’un missile balistique se dirige droit vers Hawaï. «Menace de missile balistique sur Hawaii. Mettez-vous immédiatement à l’abri. Ceci n’est pas un exercice», pouvaient-ils lire sur leur téléphone. Une information confirmée par la police locale. La panique s’empare de la population.
À l’époque, la tension entre la Corée du Nord et les États-Unis, marquée par l’escalade verbale entre Donald Trump et Kim Jong-un sur fond de menace nucléaire, domine l’actualité. Ce ne sont pas moins de 1,4 million de personnes qui se retrouvent soudainement face à l’horreur. Pendant près de 45 minutes, tous vont chercher à trouver refuge, à se protéger comme ils le peuvent… jusqu’à la publication d’un démenti par les autorités.
«L'alerte était fausse, mais la menace nucléaire est réelle... ce n'est pas un scénario, ni un jeu vidéo... Nous l'avons vécu personnellement, nous avons ressenti la terreur», expliquera plus tard Cynthia Lazaroff, résidente de Kauaï.
Avec ce documentaire, à découvrir le 19 avril prochain sur la chaîne YouTube d’Arte, et dès le 24 mars en réalité virtuelle sur la plate-forme Oculus Quest, le coréalisateur et producteur Arnaud Colinart explique vouloir se servir de cet événement pour montrer les mécanismes – tant au niveau global que personnel – qui se mettent en place dans une telle situation.
«Nous voulions raconter ce que cette expérience a impliqué d’un point de vue individuel, familial et collectif. Mais nous voulions aussi montrer ce qui se met en œuvre sur le plan géopolitique au moment où un tel événement se produit : le mécanisme implacable qui se déclenchera le jour où il y aura une frappe nucléaire réelle», précise-t-il.