Ses vidéos, suivies par plus de 31 millions d’abonnés, mettent en scène son quotidien : ouverture de cadeaux, nouveaux jouets, devoirs… Ryan Kaji, 10 ans, est l’un des Youtubeurs les mieux payés de la plate-forme. Et son succès interroge.
Depuis l’âge de 3 ans, le jeune Texan se met en scène sur Internet. Sa chaîne Ryan’s World cumule à ce jour près de 50 milliards de vues.
Et derrière le succès du bambin, l’investissement de son père, Shion, et de sa mère, Loann.
C’est en effet grâce à eux que Ryan Kaji, de son vrai nom Ryan Guan, collectionne désormais les contrats et les partenariats juteux (Walmart, Target, Nickelodeon ou encore Amazon).
ViacomCBS has lost its children. Now Nickelodeon is looking for them on YouTube https://t.co/E0u6Wb8aLg pic.twitter.com/l66ACaGM6U
— Forbes (@Forbes) February 24, 2020
A 10 ans, la graine de star originaire de Houston a suscité l’intérêt du New York Times Magazine, qui lui a consacré un article. Et a dépeint, d’abord, une bulle familiale ultra-soudée.
Famille multiculturelle
Responsable d’une entreprise de puces électroniques, Shion a quitté le Japon pour les États-Unis au lycée et «parle toujours avec un léger accent». Professeure de sciences, Loann a elle dû quitter le Vietnam à bord d’un bateau et a vécu, avec sa famille, dans «des camps de réfugiés en Malaisie et à Singapour» avant d’arriver aux États-Unis.
Autour de Ryan et de ses parents gravitent, enfin, les jumelles de 5 ans, Emma et Katie.
Mais la jolie success-story de la famille Kaji, au parcours multiculturel entre l’Asie et l’Amérique, est malgré tout loin de faire l’unanimité. Entre autres, en raison d’un recours jugé abusif aux partenariats et aux vidéos sponsorisées.
Publicités assumées ou déguisées ?
Le contenu de la chaîne Ryan’s World est en effet bien loin, aujourd’hui, des premières vidéos où l’on voyait l’enfant choisir un jouet chez Target ou déballer des œufs de Pâques.
Les jouets sont désormais imposants et coûteux et les vidéos génèrent presque toutes près d’un milliard de vues.
Selon l’organisme de surveillance publicitaire Truth in Advertising, qui avait déposé plainte en 2019, «près de 90% des vidéos ont inclus au moins une recommandation produit» à destination des enfants de moins de 10 ans.
Et cette tranche d’âge serait beaucoup trop jeune pour faire la distinction entre un simple avis et une publicité.
Par ailleurs, les revenus générés par la chaîne – 25 millions de dollars chaque année, soit 22 millions d’euros – peuvent sembler exponentiels.
Même si, comme le rappelle le New York Times Magazine, «cela fait plus de dix ans que nous sommes stupéfaits des revenus que touchent certains Youtubeurs, et il n’est pas certain que ces chiffres soient inquiétants ni même plus surprenants».