Alors qu’elle filme sa propre mère, Jane Birkin, dans son premier film intitulé «Jane par Charlotte» qui sortira le 12 janvier, Charlotte Gainsbourg a évoqué les relations extrêmement pudiques qui la lient depuis toujours à ses célèbres parents.
Dans l’émission Sept à Huit diffusée ce dimanche 2 janvier sur TF1, Charlotte Gainsbourg a confié l'absence de témoignage d’amour au sein de la famille.
« Mon père était très pudique, et jamais de la vie, on se disait 'je t'aime' ou on se faisait ce qu'on appelle un câlin. C'est un mot mais qui l'aurait hérissé. Ma mère aussi. Donc lui, d'une culture russe, très pudique, et elle, d'un culture anglaise plutôt bourgeoise, où on ne se dit pas ce genre de choses », a confié la comédienne et chanteuse.
« Il n'y a pas eu beaucoup de tendresse dans le passé, parce que ce n'est pas notre code. Mais aujourd'hui, moi, j'en ai besoin. Donc je le réclame et j'ai moins d'inhibition à le témoigner aussi », a-t-elle ajouté.
La perte de son père Serge Gainsbourg a, dit-elle, sûrement joué sur la relation particulière qu'elle a par la suite eue avec sa mère : « Je pense que j’ai tellement parlé de mon père, parce qu’il me manquait tellement (...) Je ne lui (Jane Birkin, ndlr) témoignais pas grand-chose peut-être».
On l’a toujours connue pudique.Peut-être parce que dès sa naissance, sa vie avec ses parents Jane et Serge a été rendue publique. Peut-être aussi à cause de ses complexes qui ont nourri une timidité maladive…Ce soir, #CharlotteGainsbourg se confie à @audrey_crespo à 19H30 @TF1. pic.twitter.com/C2VTuNcYnS
— Sept à Huit (@7a8) January 2, 2022
Des déclarations par médias interposés
« En fait, on se dit 'Je t'aime' à des moments critiques, explique Charlotte Gainsbourg. Elle a eu très peur quand j'ai eu un accident au cerveau, et du coup, c'est dans ces moments-là qu'il y a des déclarations. Nous, on a une facilité à se faire des déclarations par le biais d'une caméra ou d'un micro. Avec mon père, c'était un micro et avec ma mère, moi en tout cas, c'est avec une caméra », analyse-t-elle, révélant ainsi avoir fait son film «Jane par Charlotte» avant tout « pour regarder (sa mère) au travers d’une caméra parce qu’elle n’osait pas la regarder comme elle voulait », par « gêne ».
Ce documentaire, qui a nécessité quatre ans de tournage, a été pour les deux femmes l'occasion de se rapprocher, et a permis à Charlotte de faire à sa mère « une déclaration d’amour un peu déguisée », dit-elle. «Elle a compris que j’avais besoin de réponse sur plein de choses que je ne connaissais pas. On en a profité, c’était génial, on s’est amusé aussi. J’ai eu envie d’un moment privilégié que j’ai eu».
Dans une autre interview parue ce 2 janvier dans le JDD, Charlotte Gainsbourg est aussi revenue sur la comparaison avec sa mère qui l’a longtemps faite souffrir. « Ma mère était sublime, classe et merveilleuse. Mes amies me l'enviaient, car elle était beaucoup plus drôle que la leur. Quand elle arrivait à mon internat dans sa Triumph décapotable mauve, écharpe au vent et lunettes noires, j'avais parfois envie d'avoir une mère plus discrète, mais j'étais fière. Son glamour, je n'en ai souffert que professionnellement quand les gens du métier en Angleterre me disaient que je ne lui ressemblais pas », a expliqué la comédienne.
« Moi, je n'avais pas la beauté de ma mère. C'était difficile de m'assumer physiquement. », a-t-elle ajouté, se rappelant aussi d’une phrase de son père Serge Gainsbourg qu'elle affectionne aujourd'hui mais qui la vexait beaucoup à l’époque : « Mon père, pour qui la beauté était importante, disait que j'étais une orchidée déguisée en ortie. C’est un beau compliment, mais je le prenais mal. »