Le film «Cats» a fait l’objet d’une vaste campagne de dénigrement avant même sa sortie en salles en 2019. Mais pourquoi l’adaptation de la comédie musicale éponyme a subi un tel traitement ?
Immense succès à Broadway où la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber a été lancée en 1981, CATS réunissait pourtant plusieurs arguments en sa faveur. À commencer par son réalisateur, Tom Hooper, oscarisé pour Le Discours d’un roi (2010), acclamé pour Danish Girl (2015), et surtout auréolé d’un triomphe avec l’adaptation des Misérables en 2012, qui avait permis au film de rafler huit nominations aux Oscars, et trois statuettes.
Le casting était également très prometteur, avec la présence au générique de Judi Dench, Idris Elba, Jennifer Hudson, Ian McKellen, James Corden, Rebel Wilson, et la chanteuse Taylor Swift. Enfin, le budget estimé à près de 100 millions de dollars (près de 88 millions d’euros) finissait de convaincre sur le potentiel du film.
Des effets spéciaux jugés catastrophiques
Et pourtant. Si l’intrigue de l’histoire ne pose pas de problème sur la scène d’une comédie musicale, cette histoire de chats se réunissant tous les ans à Londres dans les années 1930 pour obtenir une place au paradis des félins, basée sur un simple recueil de poésie de T.S. Eliot, se révèle autrement plus compliquée à mettre en image sur grand écran.
Mais c’est surtout le choix esthétique d’avoir recours à des effets spéciaux numériques pour transformer les acteurs en chats – alors qu’ils sont en costume dans la comédie musicale – qui a été largement critiqué. Donner une apparence réaliste et anthropomorphe à ces chats n’a pas eu l’effet escompté. Du tout. Dès la première bande-annonce, les réactions horrifiées venant de toutes parts laissaient présager le pire. Tom Hooper travaillera d’arrache-pied, jusqu’à la dernière minute, pour essayer de corriger ce manque de réalisme perceptible, et la sexualisation à outrance des félins. Sans succès malheureusement.
En France, 52.000 personnes ont osé franchir les portes de la salle durant les deux semaines d’exploitation. Le film finira par rapporter 75 millions de dollars, soit près de 66 millions d'euros, au box-office. Et deviendra la risée du tout-Hollywood. Même les comédiens figurant au générique ne manqueront pas de s’en moquer. Le coup de grâce a été infligé par Andrew Lloyd Webber en personne qui, en octobre dernier, a estimé que cette adaptation était «une idée désastreuse» depuis le départ.
Il avoue avoir trouvé le film tellement affligeant qu’il a décidé d’adopter un chien pour la première fois de sa vie. «J'ai simplement pensé : 'Oh, mon Dieu, non.' Pour la première fois en plus de 70 années d'existence, je suis allé m'acheter un chien. Donc le seul avantage que j'en ai retiré a été mon petit bichon havanais», a-t-il confié au site américain Variety.