Dans le dernier numéro de la revue Schnock, Francis Veber évoque sa carrière passée derrière la caméra, sa méthode de travail réputée très rigoureuse, et en profite pour lâcher un missile en direction de Luc Besson.
Dans l’entretien accordé à ce trimestriel lancé en 2011 qui s’adresse aux «vieux de 27 à 87 ans», Francis Veber évoque son travail sur un des plus grand succès cinématographiques de la carrière de Luc Besson, Le Grand Bleu. Engagé sur le film à la demande du directeur de Gaumont, la société de production, afin d’aider le réalisateur à peaufiner son scénario, Francis Veber ne ménage pas ses mots au moment de partager son expérience personnelle.
«J'ai fait beaucoup de choses différentes. Le Grand Bleu, par exemple, c'était un camembert sans boîte, de 300 pages. J'ai rassuré Besson qui se demandait ce que j'allais faire dans ses abysses», lance-t-il. Avant de lâcher une dernière politesse à propos de Luc Besson : «On s'est très bien entendus. Il se prend pour un scénariste mais il est totalement illettré. Il parle gentiment de moi dans mes mémoires».
Thierry Lhermitte traumatisé
Francis Veber revient également sur un de ses plus gros succès au cinéma, la comédie Le Dîner de cons – qui est le sujet central du dernier numéro de Schnock – avec Thierry Lhermitte, Daniel Prevost, Francis Huster et Jacques Villeret. Un film qui a fait 9 millions d’entrées lors de sa sortie en salles en 1998. Interrogé sur sa réputation de cinéaste pointilleux, il confie que sa méthode de travail – qui consiste notamment à refaire les prises autant de fois qu’il estime nécessaire – n’a jamais posé de problème à la plupart des acteurs avec lesquels il a travaillé.
«Quand vous êtes auteur-réalisateur, vous avez une musique dans la tête. Tant que vous n'avez pas votre musique, vous recommencez. J'ai fait 45 prises avec Depardieu sur Tais-toi et 37 avec Auteuil sur Le Placard. Ils sont patients !», explique-t-il. Mais sur le tournage du Dîner de cons, les exigences de Francis Veber ont complètement déstabilisé Thierry Lhermitte, au point de pousser ce dernier au bord des larmes. «Il n'était pas dirigé avec ses copains du Splendid, on les laissait faire leurs trucs, ils savaient où étaient les rires. Avec moi, il était perdu, il allait pleurer dans la loge de la maquilleuse», raconte le réalisateur.