Canal+ entamera la diffusion de la série The Good Lord Bird, de et avec Ethan Hawke, ce 7 janvier.
Librement inspirée d’une histoire vraie relatée dans le roman L’oiseau du Bon Dieu, de James McBride (lauréat du prestigieux National Book Award), cette série diffusée en octobre 2020 sur Showtime outre-Atlantique plonge dans le Kansas du milieu du XIXe siècle, dans les prémices de ce qu'on appellera la guerre de Sécession.
A travers les yeux d'Henry, un ancien esclave surnommé Echalote (Oignon dans la version originale) et joué par le jeune (et bigrement talentueux) Joshua Caleb Johnson, la série suit un groupe de militants lancés dans une croisade pour l’abolition de l’esclavage. A sa tête se trouve John Brown, un leader plein de rage et de courage (d'aucuns diront de folie) pour qui une impitoyable lutte armée s'impose comme la seule solution pour parvenir à libérer les esclaves de leur condition. Pris sous l'aile de Brown qui le prend malencontreusement pour une fille et l'appelle Henrietta, Henry, traumatisé par la toute récente mort violente de son père, est aussi effrayé qu'amusé par la personnalité hors-du-commun de Brown.
Ethan Hawke au sommet
C’est un magnétique Ethan Hawke, co-créateur de la série avec Mark Richard, qui incarne ce pionnier charismatique du mouvement abolitionniste, devenu une figure légendaire aux États Unis. Tantôt considéré comme un fou, tantôt comme un génie, il est présenté dans la série comme un prédicateur aux sermons passionnés et interminables, qui voyait l'esclavage comme un affront à Dieu. En somme, un humaniste aux méthodes... sanglantes.
Pour l'acteur, il était aujourd'hui indispensable de porter cette histoire à l'écran. «Pendant longtemps les gens ont eu peur de raconter l’histoire de la guerre de Sécession ou de John Brown, parce qu’elle pointe l’esclavage, qui reste un sujet tabou. C’était donc important d’aborder ce pan de l’Histoire des États-Unis, d’autant plus dans notre monde agité. Il est essentiel que des histoires nous permettent de porter un regard honnête sur notre pays», a -t-il confié à Canal+.
Si The Good Lord Bird fait écho à l'actualité brûlante des tensions raciales, il ne s'agit cependant pas de politique à proprement parler, affirme Ethan Hawke. «Quand j’ai lu le livre de James McBride, le climat politique ambiant de haine faisait écho à l’époque encore plus difficile à laquelle se déroule le livre. Le roman ne traite pas de politique mais de l’humanité en chacun de nous, ça m’a touché et j’ai voulu le partager avec les gens».
Littéralement habité par son rôle, Ethan Hawke livre ici sans nulle doute une des meilleures prestations de toute sa carrière. «Cela m’intéressait d’interpréter ce personnage de l’Histoire américaine qui n’avait jamais été adapté en fiction, explique-t-il. Mais ce n’est pas le John Brown des livres d’histoire, c’est la perception qu’Échalote en a, celle d'un enfant de 14 ans qui aurait pris la route avec lui et qui l'observerait comme un gosse observerait un oncle fou dans une famille dysfonctionnelle». C'est d'ailleurs ce regard que porte Echalote sur le personnage qui ajoute une subtile touche d'humour à la série.
«En surface, la série parle de race, mais à travers le regard de ce garçon qui se sent obligé de se travestir (le garçon est pris pour une fille et continue de se faire passer pour une fille, ndlr), c’est en réalité la question de l’identité qui est centrale, continue d'expliquer l'acteur : l’identité en tant que nation, en tant que personne. John Brown essaye d’être une bonne personne mais il n’arrive même pas à voir que cette jeune fille est en fait un garçon, et inversement Échalote ne voit pas le vrai John Brown, pour lui c’est un vieil illuminé blanc. Personne ne se regarde vraiment. Mais à travers la situation du pays, ces deux personnages opposés vont finir par se comprendre».
Avec ses scènes d'action particulièrement soignées, ses musiques entraînantes, son habileté à faire passer du rire aux larmes (sur un ton tragicomique irrévérencieux que ne renieraient pas les frères Coen, Tarantino, voire les Monty Python) ainsi que ses interprétations intenses, The Good Lord Bird est en fait LE divertissement à ne pas rater en ce début d'année.
Composée de 7 épisodes de 52 minutes, la série sera diffusée sur Canal+ à partir du 7 janvier, les jeudis à 21h (à raison de deux épisodes/soirée), et disponible en intégralité sur myCANAL.