Approchée par HBO pour réaliser une suite à «Skate Kitchen», un film indé sorti en 2018, la réalisatrice Crystal Moselle («The Wolfpack») a donné naissance à «Betty», une série qui suit de nouveau les déambulations dans la Grosse Pomme d'un groupe de filles éprises de liberté, à découvrir le 2 mai prochain sur OCS.
L’occasion d’une nouvelle plongée dans la chaleur moite d’un été à New York, tee-shirt au vent et accroché au dos d’un bus ou à toute berzingue au parc, une cool virée aux côtés de celles qui composent le Skate Kitchen, un vrai crew de skateuses dans la vie : Camille (Vinberg), Kurt (Moran), Honeybear (Adams), Janay (Lovelave) et Indigo (Russell).
Leurs «épopées» quotidiennes à travers la ville offrent un voyage exaltant, avec au menu entre deux tricks, leurs turpitudes de jeunes femmes queer en construction, de l'amour, de l'amitié, des disputes, du shit, et des chutes, dont elles savent se relever aussi bien que les mecs. En bref, ça tchatche et ça ride à Brooklyn, où la bande est bien décidée à faire fondre sur le bitume brûlant la misogynie bien ancrée dans le milieu de la glisse.
«Quand une fille tombe, tout le monde dit que c’est parce que les filles ne sont pas capables de faire du skate. Mais quand un mec tombe, c’est juste 'parce qu’il est en train d’apprendre' », Kurt.
«Dans beaucoup de domaines sur lesquels les hommes ont la mainmise, il y a quelque chose du genre : ‘Oh tu veux venir sur mon territoire ? Bah tu peux essayer, mais tu n’y arriveras pas'» explique pour le site du magazine The Face l’actrice Nina Moran (aka Kurt), qui a commencé le skate à l’âge de 12 ans. «Il y a l'idée induite que quoiqu'il arrive nous n'y arriverons pas, que nous craignons. Mais si un homme commence à skater ils sont là : ‘bien sûr qu’il craint, il est en train d’apprendre, mais il va s’améliorer’. Ils pensent que les filles ne deviendront pas bonnes, mais quand elles le deviennent, ils deviennent très intimidés.»
Trouver sa motivation
Avoir des modèles féminins a été la clé pour Rachelle Vinberg (aka Camille), comme elle l'a aussi confié à The Face : «J’étais au skate park avec mon petit frère. Je me souviens avoir vu une personne passer. Quand elle a enlevé son bonnet ses cheveux se sont mis à voler au vent, c'était une fille. Je me disais juste, ‘Whoa, c'est une fille. C'est une fille.’ Je ne l'ai même pas vue patiner, mais juste le fait de voir une fille avec une planche, j'ai été tellement impressionnée que je n'ai jamais oublié ça (...) cela m’a permis d’avoir quelqu’un à admirer et c’était vraiment essentiel».
La fin du confinement verra-t-elle les ventes de skateboards s'envoler grâce à «Betty» ? Ajoutons qu'elle donne aussi furieusement envie de fureter dans les rues de la Grosse Pomme. Patience, patience...
OCS proposera de découvrir la série «Betty» à partir du 2 mai en US+24.