Dans la veine des escape games et des jeux d’énigmes, un nouveau concept original et audacieux baptisé «Malfosse» vient de voir le jour. Lancé récemment, il s’agit de proposer au grand public de participer à une grande enquête policière multimédia interactive, qui s’échelonnera sur plusieurs mois, avec à la clef 30.000 euros à gagner.
De l’écriture au lancement, ce projet d’envergure imaginé par Damien Maric a nécessité trois ans de travail, s’est associé à cinq entreprises dont Amazon ainsi qu’à des stars du polar de Franck Thilliez à Sophie Loubière en passant par Stéphane Bourgoin, spécialiste des tueurs en série.
Trois affaires à élucider
Construit de toutes pièces, ce projet un peu fou propose en réalité de résoudre trois affaires judiciaires fictives distinctes mais toutes liées grâce à des indices que les joueurs pourront récoltés en s’appuyant sur les réseaux sociaux mais surtout sur plusieurs outils – podcast, appli, livre … - développés spécialement pour l’occasion.
Au total, trois assassins pourront être démasqués comme l’explique Damien Maric : « J’ai d’abord imaginé un chroniqueur judicaire. Ce dernier nommé Thomas Loreau est assassiné en 2018, alors qu’il enquête sur une affaire vieille de 70 ans : 18 meurtres d’une rare violence ayant eu lieu dans le village de Malfosse entre 1948 et 1949. A partir de là, j’ai créé trois affaires ».
La première, basée sur des techniques d’investigation moderne, se déroule en 2019, et joue au chat et à la souris avec le tueur du jeune chroniqueur judicaire Thomas Loreau. La seconde plus ésotérique se passe en 1949. La dernière conduira enfin sur les traces d’un tueur en série en 1948. Toutes se déroulent dans le village de Malfosse. Pour monter ces scénarii, Damien Maric s’est inspiré de faits divers et a travaillé avec une dizaine de spécialistes : profilers, médecins légistes, patron de la PJ, psychologue, spécialiste du grand banditisme…
Pour chaque meurtrier et mobile découvert, les participants pourront tenter de rafler 10 000 euros.
Une formule insolite d'une dimension inédite
Mais là ou ce nouveau concept étonne, c’est par les moyens qu’il propose pour résoudre ces affaires. Damien Maric a en effet démarché plusieurs entreprises qui se sont prises au jeu afin de développer des supports d’aide. Parmi elles Amazon, les éditions Bragelonne ou encore l’éditeur de jeux Don’t Panic.
De ses partenariats sont nés plusieurs supports payants. Audible, société d’Amazon leader des livres audio, a lancé le 31 octobre une série de 12 épisodes audio (17, 90 €). Diffusés, à raison d’un nouvel épisode par semaine, ces podcasts auxquels ont collaboré une vingtaine d’auteurs de polar à succès tels que Franck Thilliez, Sophie Loubière, Patrick Baud, Jérôme Camut, permettront de glaner des informations afin d’élucider les trois affaires. De son côté, le spécialiste des tueurs en série Stéphane Bourgoin signe, pour l’occasion, un ouvrage («Malfosse» ed. Bragelonne, 12 €) qui réunit techniques de profilage et indices pour résoudre l’affaire de 1948.
Toujours plus originale, une application intitulée Malfosse a même été créée, cette fois, pour résoudre l’affaire la plus récente. Elle permet de consulter les sms du jeune chroniqueur assassiné et d'entrer en contact avec son meutrier. Encore plus fou, l’enceinte connectée d’Amazon Alexa pourra pour ceux qui en dispose proposer une séance de spiritisme digitale et interactive, afin de faire parler les morts de Malfosse et démasquer l’assassin de l’affaire de 1948.
Enfin, un jeu de plateau ainsi qu’un documentaire, disponibles à partir du mois de décembre, ont également été développés pour avancer sur l’affaire de 1948.
Une approche insolite qui permet aussi à chacune de ces entreprises de s’offrir un coup de pub grâce à cette initiative d’envergure. Pour ceux qui goûtent peu à cette dimension marketing, le compte Facebook Malfosse, créé lui il y a un an, dispose de nombreux indices comme le compte Instagram car «Il est possible de résoudre l’ensemble sans débourser un sou, via les réseaux, mais les outils sont des accélérateurs» conclue Damien Maric.