Lorsqu’une personne est très inquiète, on dit parfois qu’elle «se met la rate au court-bouillon». Cette expression, apparue dans le courant du XXe siècle, tire son origine de l’Antiquité.
Les médecins de l’époque pensaient que cet organe produisait de la bile noire. Le niveau de ce liquide était censé influer directement sur le caractère mélancolique et l’anxiété des patients.
Puis, la rate est progressivement devenue le symbole des humeurs, bonnes ou mauvaises. Au Moyen Age, on disait par exemple «se décharger la rate» quand on laissait éclater sa colère, ou «se dilater la rate» lorsqu’on rigolait.
C’est enfin le très imaginatif San-Antonio, alias Frédéric Dard, qui a eu l’idée de «cuisiner» cet organe, dans son roman intitulé La rate au court-bouillon, publié en 1965. L’expression a alors été reprise dans l’argot, puis dans le langage courant.