Trente candidates âgées de 18 à 24 ans s'affronteront samedi soir au Zénith de Lille pour devenir Miss France 2019, sous les yeux d'un jury composé de femmes uniquement, une première.
Cette 89e édition, diffusée en direct sur TF1 à partir de 21H00, doit départager des femmes venues de 22 régions métropolitaines et de huit territoires ou départements d'Outre-Mer.
La reine de beauté 2019, désignée par le vote des téléspectateurs, succèdera à Maëva Coucke, troisième lauréate venue du Nord-Pas-de-Calais en quatre ans.
«Trier les femmes»
Après une précédente édition dédiée à la cause des femmes dans le sillage du mouvement #MeToo, un jury pour la première fois 100% féminin, présidé par Line Renaud, réunit la danseuse étoile Alice Renavand, la chanteuse Jenifer, la Miss France 2011 Laury Thilleman, la comédienne Maud Baecker, l'humoriste Claudia Tagbo, et Caroline Garcia, numéro 1 féminin du tennis français.
«Ca n'est pas mon initiative, mais c'est une très bonne nouvelle», assure Line Renaud dans un entretien à la Voix du Nord publié samedi.
«L'idée est intéressante mais le concours Miss France continue de trier les femmes sur des critères physiques ou moraux assez réactionnaires, comme le fait pour les candidates de n'avoir pas d'enfant», a réagi Marion Georgel, l'une des porte-parole d'«Osez le féminisme !», pour qui ce jury 100% féminin est «un effet de communication».
A égalité, jurées et téléspectateurs désignent les cinq finalistes parmi douze candidates déjà sélectionnées par les organisateurs. Les téléspectateurs ont toutefois le dernier mot en désignant seuls la lauréate et ses deux dauphines, en votant par téléphone et SMS.
«Ce n'est plus qu'un concours de beauté», veut croire Jean-Pierre Foucault, qui anime une nouvelle fois la cérémonie, interrogé par la Voix du Nord. «Désormais, elles sont souvent diplômées, mais elles y vont pour saisir une opportunité. C'est un accélérateur de vie, Miss France».
«Spectacle de divertissement»
Les candidates évolueront dans des tableaux évoquant le cirque, Bollywood et les super héroïnes.
«L'élection Miss France est avant tout un grand spectacle de divertissement, d'autant plus dans un contexte social lourd depuis plusieurs semaines», estime Sylvie Tellier, Miss France 2002 et directrice générale de la société Miss France, filiale du groupe de production audiovisuelle Endemol.
Après l'attaque de Strasbourg, TF1 et Endemol ont renforcé la sécurité du Zénith pour prévenir aussi une éventuelle action des «gilets jaunes».
Cette année, le cas de Miss Nord-Pas-de-Calais Annabelle Varane, sœur de Raphaël, champion du monde de football avec les Bleus, serait susceptible de fausser l'élection par sa notoriété familiale.
«Annabelle Varane est traitée comme n'importe quelle candidate et sa filiation ne sera pas évoquée dans son portrait diffusé pendant la cérémonie. Seuls les journalistes ont cru bon de mettre en avant ce lien familial», observe Sylvie Tellier.
Autre favorite, Vaimalama Chaves, âgée de 24 ans, qui représente Tahiti. Titulaire d'un master de management, elle était en surpoids pendant son enfance, au point d'être traitée de «monstre», a-t-elle confié à l'AFP. À 18 ans, celle qui mesure 1,78 m pesait plus de 80 kg. Elle en a depuis perdu 20. La dernière Miss Tahiti coiffée du précieux diadème est Mareva Galanter, en 1999.
Programme phare de TF1, Miss France avait attiré l'an dernier 7,4 millions de téléspectateurs (37,1% de part d'audience), avec un pic à 8,8 millions lors du couronnement, plaçant la chaîne largement en tête des audiences.
Environ 4.500 personnes assisteront à l'émission.