Alors qu’Halloween gagne toujours plus de terrain dans l’Hexagone, pourquoi ne pas jouer à se faire peur au théâtre. Voici trois spectacles qui permettront de célébrer cette tradition nord-américaine avec originalité.
Les adultes et leurs ados pourront jouer à se faire peur avec deux thrillers très différents que sont «Misery» et «Chapitre XIII», déconseillés au moins de 13 ans. Les plus petits pourront plonger dans l'univers envoûtant de sept fantômes malicieux.
Pillowgraphies : un ballet de petits fantômes - dès 6 ans.
Voir l’invisible et tout particulièrement une flopée de gentils ectoplasmes grâce au principe de la lumière noire, telle est la proposition artistique faite par la compagnie La Bazooka. Dans «Pillowgraphies», sept danseurs vêtus d’un drap blanc entraînent petits et grands dans un monde peuplé de petits fantômes évoluant à quelques centimètres du sol. Flottant dans les airs, pendant 45 minutes, ils se livrent avec légèreté et humour à toute une série de courses-poursuites, d’apparitions, de disparitions, de complots sur une bande originale où se croisent aussi bien le Boléro de Ravel que des extraits sonores du long métrage d’Akira Kurozawa «Les sept samouraïs».
Du 19 octobre au 4 novembre, Pillowgraphies, Théâtre Paris-Villette, Paris 19e.
Misery : une plongée dans l'âme torturée d'une lectrice fanatique - dès 15 ans
© Nathalie STERNALSKI Francis Lombrail et Myriam Boyer sur scène dans «Misery»
Toute la folie de Misery transposée au théâtre. Déjà porté avec succès sur grand écran en 1991 par Rob Reiner, le best-seller de Stephen King connait une troisième vie sur les planches. Dans cette adaptation française de la pièce de William Goldman, Myriam Boyer et Francis Lombrail offrent une version scénique terriblement efficace de ce thriller psychologique.
On y retrouve Paul Sheldon, auteur à succès et double littéraire de Stephen King, qui, à la suite d’un accident de voiture, se voit recueillir puis séquestré par une lectrice psychopathe. Alors que dans son nouveau roman Paul a tué l’héroïne de sa saga, Annie ne le voit pas de cet œil et le contraint, par tous les moyens, à réécrire son ouvrage. Mis en scène par Daniel Benoin, ce huis clos restitue l’atmosphère, l’angoisse, le suspense et le rythme de cette nouvelle écrite il y a plus de trente ans. D’un geste, une posture, un regard, une intonation, la folie suinte par tous les pores de la peau de Myriam Boyer. Face à elle, Francis Lombrail incarne avec subtilité cet homme pris au piège, dans ce récit noir qui s’interroge sur la relation entre un auteur et son public.
Jusqu’au 6 janvier, Misery, Théâtre Hébertot, Paris 17e.
Chapitre XIII : un thriller qui se joue sur scène et dans la salle - déconseillé au moins de 13 ans
© EMILIE BROUCHON
Myriam Boyer et Francis Lombrail ne seront pas les seuls à porter sur scène les codes du thriller. Après avoir adapté le mythe de la Dame Blanche au théâtre, le duo d’auteurs Sébastien Azzopardi et Sacha Danino livrent avec «Chapitre XIII», une histoire de serial killer bien ficelée. Alors que Franz Muller écrit son nouveau roman dans la chambre d’un monastère, un moine se fait assassiner au même moment dans les bois. Comme dans tout bon thriller, le crime perpétré est identique à ce que Franz vient d’écrire. Que s’est-il passé ? Qui est derrière ce meurtre ?
La police enquête, les pistes sont brouillées, les interrogatoires se succèdent dans l'atmosphère oppressante de ce monastère. Alors que la pièce se joue sur scène mais aussi dans la salle, brisant ainsi le fameux quatrième mur, le suspense y est haletant, les rebondissements incessants, les crimes se multiplient et l'hémoglobine coule. Parfois pris dans une nappe de brouillard quand il n'est pas cerné par la police, le public n'est, en tout cas, jamais au bout de ses surprises.
Jusqu'au 22 décembre, « Chapitre XIII», Théâtre Tristan Bernard, Paris 8e.