Quatre décennies ont passé depuis qu'Olivia Newton-John, John Travolta et leurs copains du lycée Rydell ont conquis les coeurs adolescents du monde entier, mais la comédie musicale «Grease» n'a pas pris une ride.
Le réalisateur Randal Kleiser ne revient toujours pas de l'impact de son premier long-métrage sorti en salles et devenu un classique musical hollywoodien.
«Nous pensions que ça marcherait bien auprès du public adolescent pendant un été ou deux mais on n'aurait jamais imaginé 40 ans plus tard cette incroyable réaction à travers le monde entier et auprès de tous les âges», a expliqué à l'AFP le metteur en scène.
Adapté d'une comédie musicale à succès de Broadway sur les amours de lycéens pendant les années 50, «Grease» a été tourné en deux mois à Los Angeles pour 6 millions de dollars, et -comme beaucoup de films entrés dans les annales- a initialement été éreinté par la critique.
Ce film a pourtant accumulé près de 400 millions de dollars en salles et détenu le titre de comédie musicale filmée aux plus grosses recettes de tous les temps jusqu'à la sortie de «Mamma Mia !», trente ans plus tard.
Quand Kleiser a choisi son couple de protagonistes, John Travolta avait déjà tourné «Saturday Night Fever» qui n'était pas encore sorti et il était surtout connu pour être le beau gosse d'un sitcom d'ABC, «Welcome Back, Kotter».
De son côté, l'Anglo-Australienne Olivia Newton-John était déjà une superstar de la musique pop.
«John et moi voulions tous les deux Olivia mais elle hésitait parce qu'elle avait déjà tourné un film de science-fiction qui n'avait pas bien marché en Angleterre» et, à près de 30 ans, «elle pensait être trop vieille pour jouer» la petite amie de Travolta, de cinq ans son cadet, se souvient le cinéaste.
«Elle a demandé un essai caméra et on l'a fait. John et moi l'avons tous les deux traitée comme une petite soeur, on lui a donné tous les encouragements possibles, et ça a marché», ajoute-t-il.
Retrouvailles du trio
Travolta et Newton-John, sont restés proches au fil des années, jouant encore ensemble dans «Seconde chance» (1983) -un flop- et ont enregistré un album de Noël en 2012. Ils se sont soutenus à travers les épreuves, notamment la mort du fils de John Travolta en 2009, ou la récidive du cancer de Newton-John l'an dernier après un premier combat contre la maladie dans les années 90.
Randal Kleiser a confié à l'AFP que, s'il a vu ses deux stars séparément à travers les années, leur trio se retrouvera pour la première fois depuis la sortie de «Grease» lors d'une célébration anniversaire le mois prochain à Los Angeles à l'Académie des arts et sciences du cinéma.
Le réalisateur a tourné d'autres films après «Grease», notamment «Le vol du navigateur» (1986), mais aucun n'a eu le succès de son coup d'essai et il a fini par s'éloigner de l'industrie du cinéma dans les années 90.
Kleiser pense que la longévité du film s'explique par ses thèmes universels, l'alchimie entre ses acteurs, et la nostalgie pour les années 50, les années lycée et cette époque insouciante «où il n'y avait pas d'attentats ou de fusillades».
Pour lui, «Grease» est loin d'être un film parfait, «mais je pense que les défauts font partie de son charme».
Après avoir campé le rôle de Danny, le mauvais garçon, dans «Grease», Travolta est devenu une star mondiale avec une carrière sans beaucoup de trous d'air depuis trente ans : de «Staying Alive» à «Urban Cowboy» au début des années 80, en passant par les films commerciaux comme «Allo maman, ici bébé» (1989), le mythique «Pulp fiction» (1994) de Quentin Tarantino qui a fait de lui une icône ou encore le thriller haletant «Volte-face» en 1997, jusqu'à son triomphe dans la série télé «American Crime Story» en 2016, sur l'affaire O.J. Simpson.
Newton-John a continué sa carrière musicale avec des tubes comme «Physical», et elle est apparue à l'écran dans «Xanadu» (1980). Elle dit avoir gardé son pantalon noir serré de la scène finale de «Grease», où Sandy, la fille modèle, se transforme en vamp sexy.