L’australienne Cate Blanchett présidera le jury du 71e Festival de Cannes (du 8 au 19 mai). Un choix qui n’est pas anodin, puisque l’actrice incarne une figure de proue de la lutte contre le harcèlement.
Cate Blanchett est la 12e femme à être présidente du jury, quatre ans après la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion. Elle prend ainsi la suite de Pedro Almodovar.
Dans un communiqué, la star, enthousiaste, a écrit : «Je viens à Cannes depuis des années comme actrice, comme productrice, pour les soirées de gala et pour les séances en compétition, pour le Marché même. Mais je ne suis encore jamais venue pour le seul plaisir de profiter de la corne d'abondance de films qu'est ce grand festival».
Une artiste «rare et singulière»
«Nous sommes très heureux d'accueillir une artiste rare et singulière dont le talent et les convictions irriguent les écrans de cinéma comme les scènes de théâtre. Nos conversations, cet automne, nous promettent qu'elle sera une Présidente engagée, une femme passionnée et une spectatrice généreuse», ont déclaré Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes, et Thierry Frémaux, Délégué général.
Soutenir le harcèlement dans le 7e art
Selon l'AFP, ce choix peut être aussi interprété comme une volonté du festival de Cannes de soutenir le combat contre le harcèlement dans la profession, depuis l'explosion du scandale Harvey Weinstein, qui a fait couler beaucoup d'encre dans le milieu du cinéma. Cate Blanchett a en effet été l'une des premières célébrités à prendre ouvertement position contre le producteur, accusé depuis le 5 octobre d'agression sexuelle et de viol par plus d'une centaine de femmes.
Lors de la cérémonie des InStyle Awards, à Los Angeles, Cate Blanchett avait lancé «Nous aimons toutes être sexy, mais ça ne veut pas dire que nous voulons b... avec vous», visant, sans le nommer l'ex-magnat d'Hollywood qui a produit plusieurs films dans lesquels elle a joué, comme «Aviator» de Martin Scorsese.